Quel est le prix du kWh en 2018 ?
Le kilowatt-heure ou kWh, c’est ce que mesure votre compteur d’électricité, c’est aussi ce que comptabilise votre facture d’électricité et c’est encore ce qui peut vous permettre de comparer les offres des fournisseurs d’électricité les offres des fournisseurs d’électricité. Autant dire que savoir combien coûte le prix du prix du kWh en 2018 peut en éclairer plus d’un !
Prix du kWh d’électricité en 2018
C’est quoi un kWh ?
Le kWh est une unité de mesure de l’énergie. 1 kWh correspond à la quantité d’énergie consommé par un appareil électrique de 1000 watts pendant 1 heure. Attention, le kWh n’est pas à confondre avec le Watt (abrégé en W) qui est l’unité internationale de mesure de la puissance électrique. Il n’est pas non plus à confondre avec le kW, qui est donc un multiple du watt. Soit 1 000 W : 1 Kw. L’indication d’une consommation en kilowattheures sera le produit de la puissance par le temps d’utilisation.
Et il coûte combien le kWh en 2018 ?
Le prix d’un KWh n’est pas fixe, il varie ainsi d’un fournisseur alternatif à un autre et sera encore différent si l’on regarde le tarif réglementé d’électricité que seuls peuvent proposer EDF, l’opérateur historique, et les Entreprises Locales de distribution.
Différence de prix entre le kWh d’EDF et le kWh des autres fournisseurs
Les fournisseurs alternatifs (ils sont nombreux) proposent un prix du kWh soit fixe soit indexé, la plupart du temps en fonction des tarifs réglementés mais pas seulement. Les tarifs réglementés de vente, aussi connus sous l’acronyme TRV, sont le monopole de EDF et de 162 Entreprises Locales de Distribution (qui outre leur mission de fourniture assurent l’entretien et de la gestion des réseaux de distribution d’électricité). Ils sont encadrés législativement, par les articles L.337-4 à L.337-9 et R. 337-18 et suivants du code de l’énergie et révisés de manière régulière, après avis de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE). A noter que, aujourd’hui, seuls les particuliers et les professionnels petits consommateurs d’électricité avec une puissance de compteur inférieure ou égale à 36 kVA peuvent souscrire aux TRV.
Le coût du kWh en tarifs réglementés de vente est obtenu après addition du prix de l’Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique (ARENH), du coût du complément à la fourniture d’électricité qui inclut la garantie de capacité, mais aussi des coûts d’acheminement et des coûts de commercialisation. Il ne faut pas non plus omettre la rémunération versée à EDF ou à l’Entreprise locale de distribution. Au contraire des tarifs réglementés de vente, les tarifs dits de marché proposés par les fournisseurs alternatifs sont à discrétion de chaque fournisseur.
Tarif réglementé ou tarif en offre de marché, le prix du kWh sur votre facture répercutera aussi votre consommation, plus ou moins importante !
N.B : Zoom sur l’ARENH
Accès Régulé à l’Énergie Nucléaire Historique, l’ARENH est un dispositif mis en place par la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité) en 2011. Le dispositif donne droit aux fournisseurs autres que le fournisseur historique de commander à ce dernier un certain volume d’électricité en fonction de la consommation de leur portefeuille à un prix réglementé. L’ARENH donne aussi droit à une garantie de capacité : un fournisseur alternatif peut donc trouver l’ARENH compétitif si le prix de l’ARENH est inférieur au prix d’achat de l’énergie sur le marché plus le coût d’achat d’une garantie de capacité. Le prix de l’ARENH n’a pas évolué depuis 2012 et il est toujours égal à 42€/MWh en 2018. Si, avec la baisse des prix de marché, le recours à l’ARENH des fournisseurs pour leur approvisionnement s’est fait de moins en moins important depuis 2015, jusqu’à être nul au premier semestre 2016, depuis les choses ont évolué. Ainsi les fournisseurs alternatifs ont demandé 1,8 Twh d’ARENH supplémentaires pour 2018.
Et les prix futurs pour l’année 2019 s’annoncent demeurer compétitifs.
Prix du kWh d’électricité sur ma facture
Pourquoi le montant de ma facture ne correspond pas au prix du kWh 2018 multiplié par ma consommation ?
Parce que le prix du kWh en 2018 ne dépend pas que de la fourniture, à savoir des coûts de production et de commercialisation des fournisseurs, et de votre consommation ! Il est aussi impacté par les coûts liés à l’acheminement et aux taxes.
Vous devez en effet vous acquittez de frais liés à l’utilisation des Réseaux Publics d’Électricité. Il s’agit du TURPE ou « Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité ». Il sert à couvrir les coûts liés à la gestion, au maintien mais aussi aux investissements potentiels des réseaux d’électricité. Ce tarif est fixé par la CRE et validé par arrêté ministériel. Attention, son poids sur la facture finale d’électricité n’est pas anodin. Par exemple, pour un ex tarif vert, le TURPE peut correspondre jusqu’à plus d’un tiers de la facture.
Depuis le 1er août 2017, le TURPE 5 est entré en vigueur, et ce, pour 4 ans. Ses tarifs seront mis à jour 1 fois par an, le 1er août, de 2018 à 2021 en tenant compte des 4 grands principes suivants :
- Le principe du « timbre-poste » : la tarification de l’accès au réseau doit être indépendante de la distance entre le site d’injection et le site de soutirage autrement dit de la distance parcourue par l’énergie ;
- Le principe de péréquation tarifaire : les mêmes tarifs d’accès au réseau sont appliqués sur l’ensemble du territoire national ;
- Le principe de non-discrimination : la tarification tient compte de la puissance souscrite et de l’énergie soutirée, et non pas de l’usage final de l’électricité. Le tarif est différencié par segments de clientèle en fonction du niveau de raccordement : HTA, BT supérieur à 36 kVA, et BT inférieur ou égal à 36 kVA.
Quelles sont les taxes qui majorent le prix du kWh en 2018 ?
En plus de la fourniture et de l’acheminement, vous devez en effet payer des taxes et contribution, quelle que soit votre consommation et quel que soit le fournisseur auprès de qui vous avez souscrit un contrat d’électricité. Selon une étude de l’Observatoire de l’industrie électrique publiée en juillet 2018, la fiscalité représente désormais plus d’un tiers des factures d’électricité, soit une augmentation de 40 % en l’espace de quatre ans !
1/ La taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
Pour une puissance de compteur inférieure ou égale à 36 kVA, le montant de l’abonnement et la contribution tarifaire d’acheminement (CTA) sont majorés à 5,5 %. Un taux de 20 % est appliqué au montant du prix des consommations, des taxes et de la contribution.
Pour une puissance de compteur supérieure à 36 kVA, une TVA à 20 % s’applique sur la fourniture, le TURPE et l’ensemble des taxes et contribution.
2/ La Contribution tarifaire d’acheminement (CTA)
Mise en place en 2004 et fixée par arrêté ministériel, la CTA sert à alimenter la Caisse nationale de retraite des industries électriques et gazières (CNIEG). La CTA représente 10,14% de la part fixe du TURPE pour les sites raccordés directement au réseau de transport avec une tension supérieure à 40 kV. Pour les sites raccordés au réseau de distribution, cette part équivaut à 27,04% de la part fixe du TURPE.
3/ La Contribution au Service Public de l’Électricité (CSPE)
Appliquée à l’ensemble des consommateurs, quelle que soit leur puissance souscrite et collectée par les fournisseurs d’électricité, l’accise sur l’électricité finance notamment les différentes politiques de soutien aux énergies renouvelables et à la cogénération. Les autres composantes de la CSPE incluent le budget du médiateur de l’énergie, la péréquation tarifaire, ainsi que les chèques énergie. Depuis ces dernières années, la CSPE n’a fait qu’augmenter. Son taux s’élève ainsi à 22,50 €/MWh. Il existe des possibilités d’exonération et de réduction : renseignez- vous !
Une entreprise peut ainsi être exonérée de CSPE si elle utilise l’électricité pour sa propre production. Les producteurs d’électricité à bord de bateaux, et les petits producteurs d’électricité, qui consomment cette énergie pour leurs propres besoins, peuvent aussi en être exonérés : le prix final du kWh s’en ressent !
Pour bénéficier d’un taux réduit et espérer faire baisser le coût de son kWh 2018, il faut que l’entreprise utilise l’électricité dans le cadre de l’exploitation :
- d’installations industrielles électro-intensives ;
- d’installations industrielles électro-intensives exposées à un risque important de fuite de carbone ;
- d’installations hyper électro-intensives.
Les professionnels qui exercent une activité de transport de personnes et de marchandises par train, métro, tramway, câble et trolleybus sont aussi concernés.
Enfin, certains professionnels sont carrément exemptés de CSPE, lorsque l’électricité dont ils font usage est :
- consommée dans des procédés métallurgiques, de réduction chimique ou d’électrolyse ;
- consommée par une entreprise pour laquelle la valeur de l’électricité consommée représente plus de la moitié du coût d’un produit ;
- consommée dans un procédé de fabrication de produits minéraux non métalliques classés sous la division 23 de la nomenclature NACE révisée 2 ;
- consommée dans l’enceinte des établissements de production de produits énergétiques, pour la fabrication de ces produits énergétiques ou la production de l’énergie nécessaire à leur fabrication.
4/ Les taxes locales
Les consommateurs dont la puissance souscrite est inférieure à 250 kVA doivent s’acquitter de taxes locales collectées par leur fournisseur pour le compte des collectivités locales. Il s’agit de la taxe communale sur la consommation finale d’électricité (TCCFE) et de la taxe départementale sur la consommation finale d’électricité (TDCFE).
Le montant de ces taxes applicables est calculé en appliquant à la consommation exprimée en MWh les coefficients : 0,25* pour la TCCFE et 0,25* pour la TDCFE. Ils sont réévalués une fois par an par la commune et le département et sont fonction de l’inflation.
Comment progresse le prix du kWh ?
Le prix du kWh a beau être fixé par un arrêté du gouvernement et sur avis consultatif de la Commission de Régulation de l’énergie, il suit une hausse constante. Les raisons de cette lente mais sûre progression ?
Le prix de l’électricité hors taxes augmente pour couvrir à la fois le développement des réseaux d’électricité et le financement de la remise à niveaux du parc des centrales nucléaires. En parallèle, les différentes taxes et contribution, qui ne représentent pas moins de 1/3 du prix final du kWh, sont, elles aussi, en constante progression.
A noter
Révisés traditionnellement une fois par an en en août, les prix de l’électricité ont subi une augmentation surprise le 1er février 2018. Le montant du kWh a grimpé de + 0, 8 % : + 0,7 % pour les particuliers mais + 1 % pour les professionnels ex tarifs verts et +1,6 % pour les professionnels petits consommateurs d’électricité !
Cette hausse anticipée des tarifs réglementés de vente de l’électricité est liée à l’augmentation du Tarif d’Utilisation des Réseaux publics au 1er janvier 2018 ainsi qu’à la mise en œuvre des certificats d’économie d’énergie qui pèsent de plus en plus sur la facture d’électricité des consommateurs !
Les certificats d’énergie font grimper le prix du kWh
Comme le rappelle le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire :
« Le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) constitue l’un des principaux instruments de la politique de maîtrise de la demande énergétique. Le dispositif des CEE, créé en 2006 repose sur une obligation de réalisation d’économies d’énergie imposée par les pouvoirs publics aux vendeurs d’énergie. Ceux-ci doivent ainsi promouvoir activement l’efficacité énergétique auprès des consommateurs d’énergie : ménages, collectivités territoriales ou professionnels. Le 1er janvier 2018, le dispositif est entré dans sa 4ème période d’obligation pour une durée de 3 ans. ». En contrepartie des économies d’énergie réalisées, les « obligés se voient remettre un certificat attestant d’un volume de MWh d’énergie finale épargnée ». Ces économies d’énergie sont matérialisées en « mégawatheures cumulés et actualisés » d’énergie finale ou MWh Cumac (MWhc).
Cependant, ce dispositif n’a pas été sans incidence financière puisque, comme le rappelle UFC Que Choisir, le coût annuel est passé de 100 millions d’euros en 2006 à 951 millions d’euros par an en 2017.
Pourquoi la facture de gaz est elle aussi exprimée en kWh ?
Étonnant non ? Alors qu’un compteur de gaz indique des m3, le consommateur est tout de même facturé par kWh consommé.
En fait, le compteur de gaz ne donne qu’une indication du volume de gaz livré. Pour déterminer la quantité d’énergie consommée, il faut donc transformer ce volume (en m3) en énergie (kWh). Pour ce faire, l’on applique un coefficient thermique ou coefficient de conversion en énergie qui représente la quantité d’énergie (exprimée en kWh) contenue dans un m3 de gaz. La valeur de ce coefficient thermique dépend de l’altitude (+ on monte, + le gaz est léger, + faible sera son coefficient) et la composition du gaz (liée à l’origine même de production du gaz).
Cependant, tout comme le prix du kWh en électricité, celui du gaz dépend aussi de nombreux autres paramètres : acheminement, stockage, taxes, choix du fournisseur…