Le bilan carbone vise à calculer l’empreinte carbone d’une entreprise. Cela permet de mesurer les émissions de CO2 d’une structure donnée. Une fois le bilan carbone établi, l’entreprise peut alors mettre en place une stratégie pour tendre vers la neutralité carbone. Qu’est-ce qu’un bilan carbone ? Quelles émissions de CO2 prend-il en compte ? Comment le calculer ? Comment réduire son empreinte carbone ?

Bilan carbone : définition

Selon la définition de l’Ademe, un bilan carbone ou un Bilan GES « est une évaluation de la quantité de gaz à effet de serre émise (ou captée) dans l’atmosphère sur une année par les activités d’une organisation ou d’un territoire. » Cette analyse permet de mesurer l’impact environnemental d’une entreprise ou d’une collectivité. Le bilan carbone sert, en effet, à calculer l’empreinte carbone d’une entreprise ou d’une collectivité. D’ailleurs, c’est une obligation pour certaines entreprises dans le cadre de la réglementation sur la décarbonation.

Elle se base sur une mesure des émissions de gaz à effet de serre (GES). Le protocole de Kyoto en dénombre 6 :

  • Le dioxyde de carbone (CO2)
  • Le méthane (CH4)
  • Le protoxyde d’azote (N2O)
  • L’hydrofluorocarbure (HFC)
  • Le perfluorocarbure (PFC)
  • L’hexafluorure de soufre (SF6)

On convertit la totalité des émissions en « équivalent carbone » ou « équivalent CO2 ». En effet, le CO2 est le gaz à effet de serre le plus présent dans l’atmosphère. L’équivalent CO2 représente la quantité de dioxyde de carbone qui aurait le même impact sur le changement climatique que les autres gaz à effet de serre émis. Cela permet de n’avoir qu’une seule unité pour faciliter la lecture du bilan carbone. C’est le même principe que lorsqu’on convertit des devises étrangères en euros pour faciliter la lecture d’un bilan comptable.

Bilan carbone : quels sont les éléments pris en compte dans le calcul de l’empreinte carbone ?

Pour calculer l’empreinte carbone d’une structure, on prend en compte différents postes de consommation :

  • La consommation d’énergie (électricité, gaz naturel, fioul, biomasse, etc.) et l’origine de celle-ci (énergies fossiles, énergies renouvelables, énergie nucléaire, etc.) ;
  • Les consommations de produits alimentaires, de biens et de services importés ou fabriqués en France (méthode de production, choix des matières premières, transport, recyclage, etc.) ;
  • Les usages liés aux transports (voiture thermique, électrique, transport en commun, etc.) ;
  • Les usages digitaux (la conservation de données dans des serveurs informatiques), etc.

Bon à savoir : Le bilan carbone, un instrument de l’Ademe

La méthodologie du bilan carbone est réglementée. Comme l’explique le fournisseur d’électricité verte et de biométhane, ekWateur, « Pour réaliser un bilan carbone en entreprise, il faut faire appel à un organisme certifié par l’Ademe, comme par exemple, l’Association Bilan Carbone. »

Bilan carbone et bilan GES : quelles différences ?

Il n’y a pas de différence. Ces deux termes désignent la même analyse. En effet, le bilan carbone mesure les émissions de gaz à effet de serre (GES) en équivalent CO2 pour évaluer l’empreinte carbone d’une organisation, d’un produit ou d’une activité.

Le Bilan Carbone en entreprise, une obligation ?

En France, la réalisation d’un Bilan GES est obligatoire pour toutes les entreprises :

  • De plus de 500 salariés, installées en France métropolitaine ;
  • De plus de 250 salariés, dans les territoires d’Outre-Mer.

Pour le reste des entreprises, cette démarche n’est pas impérative mais recommandée.

Bilan Carbone et décret tertiaire

Dans le cadre du décret tertiaire, les grands comptes avec plus de 1000 m2 de surface de locaux doivent réduire leurs consommations énergétiques de :

  • 40% d’ici 2030 ;
  • 50% d’ici 2040 ;
  • 60% d’ici 2050.

D’ici le 30 septembre 2022, les entreprises soumises au décret tertiaire devront faire parvenir leurs données de consommation énergétique sur la plateforme Operat de l’Ademe.

Quel est l’intérêt de réaliser un bilan carbone pour une entreprise ?

Respecter des enjeux RSE

Réduire le bilan carbone de son entreprise permet de s’engager dans la lutte contre le réchauffement climatique. L’entreprise peut mettre en place des stratégies pour prouver son engagement en faveur du climat. Cela permet de répondre à des enjeux RSE, mais également aux attentes des consommateurs et collaborateurs de l’entreprise en matière d’environnement.

Faire des économies sur les factures d’énergie

Calculer l’empreinte carbone de son entreprise et chercher à la diminuer permet de faire des économies d’énergie. En effet, les kWh non consommés ne vous sont pas facturés. C’est l’opportunité de réduire votre facture d’électricité et de gaz.

Bilan carbone : comment réduire l’empreinte carbone de son entreprise ?

Une fois le bilan carbone de l’entreprise calculé, l’entreprise dispose d’un chiffre de référence. Grâce à cette donnée, elle peut mettre en place une stratégie de réduction de l’empreinte carbone.

1. Réduire ses consommations d’énergie : les travaux de rénovation thermique

Selon l’Ademe, le chauffage représente 50% de la facture énergétique d’un bureau. Pour réduire la part du chauffage dans les dépenses de l’entreprise, on peut mettre en place des travaux de rénovation énergétique. En améliorant l’isolation, en remplaçant un système de chauffage vétuste, on fait des économies d’énergie.

Pour financer les travaux, les entreprises peuvent demander des aides à la rénovation énergétiques comme la Prime Energie. Issue du dispositif des Certificats d’Economies d’Energie (CEE), elle est proposée par les fournisseurs d’énergie. Elle prend en charge des travaux d’efficacité énergétique. Toutes les entreprises peuvent y prétendre.

2. Mettre en place des écogestes en entreprise

Les écogestes sont des habitudes à prendre pour réduire la consommation d’un bâtiment. En entreprise, on peut y engager ses collaborateurs via un plan d’action. Cela peut passer par :

  • l’extinction des appareils en veille. D’après l’Ademe, on peut réaliser jusqu’à 11% d’économies sur la facture d’électricité ;
  • Eteindre les ampoules à chaque fois que l’on sort d’une pièce ;
  • Baisser la température du chauffage. En réduisant le chauffage d’un degré, on peut induire jusqu’à 7% de gain sur la facture de chauffage ;
  • Réaliser l’entretien annuel obligatoire de la chaudière. Selon Engie, cela peut se traduire par 12% d’économies d’énergie.

3. La compensation carbone

La compensation carbone volontaire permet d’annuler les émissions de CO2 de l’entreprise. Cela consiste à financer la conservation et réhabilitation de puits de carbone. Par exemple, il peut s’agir d’opération de reforestation ou de protection des mangroves et océans. En échange de sa contribution financière, l’entreprise reçoit des crédits carbone.

Les limites du Bilan Carbone

L’empreinte carbone permet de chiffrer en CO2 les habitudes de consommation et de production d’une entreprise. Toutefois, elle ne mesure cela qu’à partir des rejets de GES sont pris en compte. Il s’agit d’un calcul « monocritère ».

Il ne comptabilise pas certains aspects néfastes sur l’environnement comme :

  • La production de déchets ;
  • les conséquences de l’action de l’entreprise sur la biodiversité ;
  • l’épuisement des ressources naturelles ;
  • L’occupation des sols, etc.

L’empreinte écologique

Pour contrecarrer les limites du bilan carbone, on peut se baser un autre outil de mesure complémentaire :  l’empreinte écologique. D’après la WWF, cet outil d’analyse est plus complet. Il « mesure la quantité de surface terrestre bioproductive nécessaire pour produire les biens et services que nous consommons et absorber les déchets que nous produisons ». On le calcule en hectares globaux (hag).

L’analyse du cycle vie : un complément au Bilan GES

L’analyse de cycle de vie (ACV) est une approche qui vise à évaluer les conséquences environnementales d’un produit sur tout son cycle de vie, depuis l’obtention des matières premières jusqu’à son recyclage ou sa mise au rebut en fin de vie, en incluant les phases de production, de distribution et d’utilisation. Cette méthode permet de quantifier les impacts environnementaux de ce produit. Il peut être très utile pour les entreprises notamment pour les filières qui sont soumises à la responsabilité élargie du producteur (REP).

En effet depuis les promulgations de la Loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) et de la loi climat et résilience certaines entreprises doivent proposer un affichage environnemental pour certains biens de consommation, comme par exemple les textiles. En faisant une analyse des cycles de vie, ces entreprises peuvent se mettre en conformité avec la réglementation.

Bon à savoir : les énergies renouvelables des énergies propres !

En France, selon RTE, 92% de la production d’électricité est décarbonée. En effet, le mix énergétique est avant tout dépendant du nucléaire. L’énergie nucléaire représente 67,1% de notre consommation. Si celle-ci émet peu de CO2, elle génère une production importante de déchets.

Pour favoriser une énergie peu carbonée et sans déchet, les entreprises peuvent se tourner vers les énergies renouvelables comme l’éolien, l’énergie solaire ou encore l’hydraulique. En comparant les offres d’énergie verte à l’aide d’un courtier en énergie, comme Opéra Energie, on peut réduire sa facture et s’engager dans la transition énergétique.

Caroline Dusanter
Caroline Dusanter

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.