L’énergie consommée est séparée en différentes parties : l’énergie active et l’énergie réactive. Si la première est bien visible et permet de mener certaines actions, la seconde est utilisée par les équipements électriques composés de circuits magnétiques. La puissance réactive n’est donc pas « utile » à proprement parler, ne servant pas à faire fonctionner une machine. Mais en fonction de la quantité d’énergie réactive utilisée, celle-ci peut être facturée. Il peut donc être judicieux de réduire sa consommation. Des outils existent.

Qu’est-ce que l’énergie réactive ?

L’énergie que nous consommons est divisée en deux parties qui forment l’énergie apparente : une énergie active et une énergie réactive. La première est exprimée en Watt (W) et correspond à l’énergie « utile », soit celle qui permet de générer un mouvement ou de la chaleur par exemple.

D’un autre côté, l’énergie réactive est exprimée en kVArh (kilo-volt-ampère-réactif). Invisible, cette énergie est utilisée par les équipements électriques composés de circuits magnétiques. La somme de puissance active et de la puissance réactive permet de trouver la puissance apparente, soit la puissance maximale qu’une entreprise peut utiliser en fonction de son contrat d’électricité.

Comment fonctionne l’énergie réactive ?

Dans l’industrie, les principaux consommateurs sont les moteurs asynchrones ordinaires, les fours à induction et à arc, les machines à souder, les transformateurs ou encore les lampes à ballast magnétique à fluorescence ou à décharge. En raison du temps et de l’usure, certains appareils peuvent se mettre à provoquer une puissance réactive beaucoup plus importante.

Comme l’énergie active, cette énergie réactive est transportée via le réseau électrique classique. Sa circulation va occasionner plusieurs désagréments : échauffement des câbles d’alimentation, pertes supplémentaires, chutes de tension qui peuvent être importantes, surcharge des transformateurs mais aussi un surdimensionnement des installations.

L’énergie réactive, source de pénalités sur la facture des entreprises

Mais plus cette énergie réactive est importante, plus le réseau devra fournir une quantité d’énergie importante. C’est pourquoi elle est facturée par les gestionnaires de réseau, à savoir :

  • Enedis sur 95% du territoire français ;
  • Les entreprises locales de distribution (ELD) sur les 5% restants.

Une ligne dédiée existe sur les factures des clients. En cas de dépassement de puissance, le client peut être amené à payer des pénalités.

Elles sont à payer si la quantité d’énergie réactive est supérieure de 40% au volume d’énergie active utilisée. Ces pénalités s’appliquent entre le 1er novembre et le 1er mars, tous les jours sauf le dimanche de 6h00 à 22h00. Le calcul entre dans le TURPE, le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité.

Réduire sa consommation d’énergie réactive en installant des condensateurs

Réduire sa consommation d’énergie réactive est une bonne solution pour réduire sa facture énergétique globale. Une des solutions pour limiter l’énergie réactive est d’installer des batteries de condensateurs. Ce sont ces dernières qui vont fournir l’énergie réactive nécessaire au fonctionnement des appareils ou machines ou au moins une partie. Cette solution est souvent rentabilisée en peu d’années. Le prix de ces batteries va notamment dépendre de leur puissance et de leur qualité. Attention à bien dimensionner l’appareil pour ne pas le surpayer.

Plusieurs solutions existent pour l’installation de ces batteries de compensation :

Pour une compensation globale

Dans ce cas, la batterie doit être installée en tête d’installation. Cela permet de compenser toute l’installation et donc toutes les charges. Il s’agit d’une solution simple à mettre en place, qui permet d’avoir une batterie au plus faible dimensionnement.

Pour une compensation partielle

Cette fois, la batterie est installée à l’arrivée du tableau de distribution intermédiaire. Elle agit donc par secteurs, sur la partie la plus délicate de l’installation électrique.

Pour une compensation individuelle

Là, la batterie est installée au plus proche de la charge inductive, comme un moteur par exemple. Il s’agit d’une solution idéale pour les gros consommateurs, qui peuvent agir directement sur le problème de surconsommation de l’appareil et en fonction de la demande.

Bon à savoir

Il peut être nécessaire d’installer un filtre d’harmonique sur les condensateurs, qui sont sensibles à ces courants. Ces derniers sont majoritairement issus des équipements utilisant l’électronique de puissance tels que des variateurs de vitesse, des redresseurs ou encore des onduleurs.

Afin de réduire la facture d’énergie, les professionnels et les entreprises peuvent également mettre en concurrence les différents fournisseurs d’énergie pour trouver un contrat compétitif et adapté à leurs besoins.

Installation de condensateur contre l’énergie réactive : quel temps de retour sur investissement ?

La mise en place de condensateurs en batterie permet de faire des économies d’énergie. Comme l’explique le fournisseur Engie, « le retour sur investissement est assez rapide, de l’ordre de 2 à 3 ans ; les pénalités sont éliminées, rentabilisant l’investissement, puis réduisant la facture durablement.« 

Moins d’énergie consommée, c’est également l’occasion de réduire ses émissions de CO2 et d’engager son entreprise dans la transition énergétique.

Caroline Dusanter
Caroline Dusanter

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.