En 2026, tous les logements faisant l’objet d’un DPE sont évalués à partir d’un unique référentiel : la méthode 3 CL de calcul. Quelles sont les spécificités de cette méthode de calcul du DPE ? Quels sont ses atouts et ses limites ? Un DPE selon la méthode de calcul 3CL-DPE 2021 suffit-il à lui seul pour planifier une rénovation énergétique efficace en copropriété ?
Méthode 3 CL : pourquoi a-t-elle remplacé la méthode sur factures ?
Pendant des années, les factures d’énergie ont servi de base à l’élaboration de diagnostics de performance énergétique (DPE) dans les logements résidentiels. Mais ce mode de calcul, trop dépendant des habitudes de vie, a montré ses limites. D’où le choix d’un référentiel plus fiable et homogène : la méthode 3 CL.
Méthode 3 CL : définition et principe
Depuis juillet 2021, le DPE repose sur une méthode unique : la méthode 3 CL, pour Calcul de la Consommation Conventionnelle des Logements.
Ce référentiel modélise la performance énergétique d’un logement à partir de ses caractéristiques physiques (enveloppe, systèmes, environnement), selon des conditions d’usage standardisées.
La méthode 3CL-DPE 2021 permet d’obtenir une évaluation homogène et reproductible, indépendamment du comportement réel des occupants. En outre, le DPE est désormais opposable, ce qui le rend légalement contraignant pour le propriétaire.
Limites de l’ancienne méthode
Avant 2021, les diagnostiqueurs pouvaient s’appuyer sur les factures d’énergie du logement pour calculer un diagnostic de performance énergétique.
Cette approche posait toutefois plusieurs problèmes :
- impossibilité d’évaluer les logements neufs, vacants ou très peu occupés ;
- forte variabilité liée aux habitudes ;
- comparaisons difficiles entre deux biens équivalents.
Pour éliminer ces biais et fiabiliser le DPE, la méthode sur factures a été abandonnée au profit d’un calcul conventionnel unique, plus cohérent pour analyser la performance intrinsèque des logements et orienter les stratégies de rénovation.
Méthode 3 CL DPE : quels logements sont concernés ?
Cohérente avec la politique de rénovation énergétique portée par la loi climat et résilience, la méthode 3 CL s’applique à tous les logements d’habitation, qu’ils soient :
- individuels ou en copropriété ;
- neufs ou anciens ;
- destinés à la vente ou à la location.
Évolutions de la méthode de calcul 3 CL depuis 2021
Depuis sa mise en œuvre en juillet 2021, la méthode 3 CL a connu plusieurs ajustements techniques importants.
En octobre 2021, il y a eu une importante mise à jour de la méthode 3 CL‑DPE pour corriger certains écarts constatés lors de la première vague de nouveaux DPE, notamment dans les bâtiments anciens collectifs. Des ajustements ont aussi été apportés aux coefficients liés aux ponts thermiques, à la ventilation ou encore aux vitrages.
En juin 2024, un facteur correctif a été intégré pour les logements de moins de 40 m², souvent surclassés comme passoires thermiques alors que leur consommation réelle était plus modérée. Ce biais était lié à leur faible inertie et au chauffage électrique souvent utilisé.
Enfin, à partir de janvier 2026, le coefficient de conversion de l’électricité devrait passer de 2,3 à 1,9. Justifiée par la décarbonation du mix électrique français, cette évolution aura un impact notable sur les logements chauffés à l’électricité, qui verront leur étiquette DPE s’améliorer à consommation équivalente et sans travaux de rénovation énergétique.
MaPrimeRénov’ et DPE
Depuis mars 2024, le DPE n’est plus requis pour prétendre à MaPrimeRénov’, mais il pourrait le redevenir en 2026.
Méthode 3 CL DPE : comment fonctionne le calcul réglementaire ?
Les caractéristiques du calcul du DPE s’appuient sur l’arrêté du 31 mars 2021 définissant la méthode réglementaire 3CL-DPE 2021.
Concrètement, le diagnostiqueur recueille les données sur site, les encode dans un logiciel certifié par l’État et obtient deux résultats :
- une étiquette « énergie » de la consommation d’énergie primaire annuelle (en kWh/m²/an) ;
- une étiquette « climat » reprenant les émissions de gaz à effet de serre (en kg CO₂/m²/an).
Les résultats de ces étiquettes vont de A à G, respectivement du logement le plus économe et écologique au logement le plus énergivore et polluant.
Ces deux indicateurs combinés déterminent l’étiquette globale du DPE, en conservant la plus mauvaise des deux notes obtenues.
À noter que le DPE fait partie du diagnostic technique global (DTG) parfois obligatoire en copropriété. Il peut également servir de base à l’élaboration d’un projet de plan pluriannuel de travaux (PPPT), même si un audit énergétique offre des informations plus complètes.
Zoom sur le prix d’un DPE avec la méthode 3 CL
L’ADEME rappelle que le tarif d’un DPE n’est pas encadré par la réglementation. Son coût dépend de plusieurs facteurs : surface du logement, zone géographique, type de chauffage, etc. Pour obtenir un prix juste, il faut demander plusieurs devis auprès de professionnels certifiés. La liste des diagnostiqueurs agréés est disponible dans l’annuaire officiel du ministère de la Transition écologique.
Quels paramètres influencent l’étiquette DPE avec la méthode 3 CL ?
Le calcul d’un DPE à partir de la méthode 3 CL repose exclusivement sur des données physiques standardisées pour une évaluation neutre. Le DPE offre un premier aperçu de la situation lors de la planification d’une rénovation énergétique en copropriété.
Les caractéristiques du bâti analysées par la méthode 3 CL
Plusieurs éléments de l’enveloppe sont modélisés pour estimer les besoins énergétiques théoriques avec la méthode de calcul 3 CL :
- isolation thermique des murs, planchers bas et toitures ;
- nature et qualité des vitrages et menuiseries ;
- ponts thermiques, continuité de l’enveloppe ;
- orientation, compacité, surface, forme du bâtiment ;
- inertie thermique et environnement climatique local.
Ces éléments déterminent la capacité du logement à limiter les pertes de chaleur en hiver et à conserver la fraîcheur en été.
Les équipements techniques intégrés dans le calcul avec la méthode de calcul 3 CL
La méthode 3 CL prend aussi en compte les systèmes présents, avec leurs performances :
- type et efficacité du chauffage, de l’eau chaude sanitaire (ECS), de la ventilation ;
- présence d’une climatisation ou d’auxiliaires énergivores ;
- autoproduction d’électricité photovoltaïque éventuelle ;
- conditions d’usage fixées (température intérieure standard, taux d’occupation, durée de chauffe, etc.).
Méthode 3 CL : quels leviers pour améliorer l’étiquette DPE d’un logement ?
En identifiant les postes les plus pénalisants dans le calcul 3 CL, les professionnels peuvent efficacement cibler les travaux :
- renforcement de l’isolation (murs, combles, planchers) ;
- remplacement des vitrages ou suppression des ponts thermiques ;
- modernisation des systèmes (chauffage collectif ou individuel, ECS, ventilation) ;
- amélioration de la compacité ou de l’inertie thermique dans certains cas ;
- rénovation globale pour maximiser les effets de chaque opération.
En ce sens, la méthode de calcul 3 CL constitue une base technique fiable pour anticiper les obligations réglementaires et construire une stratégie de rénovation cohérente, fondée sur les vrais points faibles du bâti.
De plus, avec la méthode 3 CL, les professionnels peuvent simuler l’impact de scénarios de travaux grâce au DPE projeté . Il devient alors possible de valoriser un bien rénové ou d’argumenter sur le bien-fondé d’une stratégie de rénovation auprès d’un conseil syndical ou de copropriétaires.
Quelles sont les limites de la méthode 3 CL DPE pour les professionnels ?
Malgré ses nombreux atouts, la méthode de calcul 3CL-2021 présente aussi des limites :
- des écarts fréquents avec la consommation réelle, notamment dans les petites surfaces ou les logements atypiques ;
- une fiabilité conditionnée à la qualité du relevé, car un seul oubli ou une erreur de saisie peut fausser la note ;
- une prise en compte limitée de certains paramètres (intermittence de l’occupation, comportements, équipements d’appoint, etc.).
Pour fiabiliser une stratégie de rénovation, il est souvent recommandé de croiser les résultats du DPE avec un audit énergétique réglementaire en copropriété, plus détaillé, ou avec des mesures in situ si nécessaire.
Ce sont aussi ces limites qui rendent la méthode évolutive et expliquent les mises à jour déjà réalisées depuis 2021.
Méthode 3CL-DPE 2021 ou audit énergétique : quelles différences pour orienter un projet ?
En monopropriété, comme en copropriété, l’audit énergétique va plus loin qu’un DPE réalisé avec la méthode 3 CL. Il permet :
- d’analyser les usages réels et les comportements d’occupation ;
- de mesurer des paramètres clés comme l’étanchéité à l’air ou les déperditions précises ;
- de proposer des scénarios de travaux chiffrés et hiérarchisés, avec estimation des gains attendus.
Contrairement au DPE, l’audit énergétique s’avère souvent indispensable pour planifier une rénovation performante au meilleur prix.
Toutefois, dans le cadre de la gestion d’une copropriété, d’une vente de passoire thermique ou d’un projet global, les deux approches se complètent.
Méthode 3 CL : pourquoi faire confiance à Opéra Énergie ?
Qualifié OPQIBI 1905, Opéra Énergie accompagne les copropriétés de l’analyse initiale à travers la réalisation d’un DPE à partir de la méthode 3 CL jusqu’à la réception des travaux.
Grâce à notre accompagnement global, technique et stratégique, nos clients se conforment à la réglementation et améliorent la performance énergétique de leur bâtiment tout en faisant des économies.
Diplômée d'un master en environnement, Alexandra a exercé pendant quinze ans dans des bureaux d'études techniques.
Depuis 2019, elle est rédactrice web spécialisée sur les sujets liés à l'énergie et l'environnement. Passionnée par les enjeux de la transition énergétique, elle associe sa plume à son expertise pour rédiger des contenus qui répondent aux enjeux des entreprises.