Hausse des prix de l’énergie, contraintes réglementaires et attentes des consommateurs, réaliser des économies d’énergie dans l’hôtellerie revêt une importance croissante. Quels sont les postes les plus énergivores dans un hôtel ? Comment réduire le montant de la facture d’énergie sans impacter le confort des occupants ? Les hôteliers peuvent-ils bénéficier d’aides à la rénovation ?

Quels sont les principaux postes de dépense énergétique d’un hôtel ?

Dans l’hôtellerie, la consommation énergétique repose principalement sur cinq principaux postes de dépense :

Poste de dépense énergétiquePart moyenne de la facture énergétique
Chauffage31 %
Production d’eau chaude sanitaire (ECS)17 %
Climatisation15 %
Équipements électroménagers et informatiques15 %
Éclairage12 %
Autres y compris la ventilation10 %

Ainsi, les équipements CVC (chauffage, ventilation et climatisation) représentent près de 70 % de la facture énergétique d’un hôtel.

Et l’eau ?

Souvent négligée de l’aspect énergétique, la consommation d’eau d’un hôtel est estimée à 300 litres/nuitée. Des efforts de sensibilisation et des équipements qui réduisent la consommation d’eau deviennent incontournables pour limiter la pression environnementale du secteur sur cette ressource.

Parmi les contraintes rencontrées pour réduire la consommation énergétique d’une entreprise, la gestion des consommations des chambres arrive en première position.

En effet, réguler le chauffage, la climatisation ou encore l’éclairage des chambres s’avère difficile tout en garantissant le confort d’hôtes aux habitudes variées. Des solutions existent cependant.

Quelle est la consommation énergétique moyenne dans l’hôtellerie ?

Economies d'énergie dans l'hôtellerie

D’après une étude menée par l’ADEME en 2023, un hôtel consomme en moyenne 241 kWh/m²/an. Cette valeur varie fortement selon le type d’établissement, son niveau de confort, son ancienneté, ses équipements, son emplacement géographique et la saisonnalité de son activité.

À titre de comparaison, la consommation moyenne d’énergie d’une entreprise du tertiaire se situe plutôt autour de 203 kWh/m²/an.

Rapporté au prix du kilowatt heure d’électricité moyen, un hôtel dépense 21,6 €/m²/an pour alimenter ses équipements en énergie.

Plus concrètement, un hôtel de taille moyenne de 50 chambres sur une surface totale de 1000 m² peut générer une facture énergétique annuelle comprise entre 15 000 et 30 000 euros.

Ainsi, l’hôtellerie, qui représente 7 % des bâtiments tertiaires en France, présente un fort potentiel d’amélioration en matière de performance énergétique.

Quels sont les 9 leviers à activer pour économiser de l’énergie dans un hôtel ?

Les leviers d’action sont multiples pour économiser de l’énergie dans l’hôtellerie. Certains relèvent de la technique et de l’investissement matériel, d’autres de l’organisation et des comportements quotidiens. Leur combinaison permet d’obtenir des résultats significatifs et durables.

1.     Réaliser un audit énergétique préalable

L’audit énergétique constitue une étape clé pour comprendre la facture d’électricité d’un professionnel et identifier les postes les plus énergivores pour faire des économies dans un hôtel.

Les pertes thermiques ou les équipements obsolètes sont souvent en cause, mais la nature même des équipements, le climat ou encore les habitudes de la clientèle impactent les dépenses.

L’audit énergétique permet de dresser une cartographie complète de la consommation et de hiérarchiser les actions à mettre en œuvre selon leur retour sur investissement et leur facilité de réalisation.

En outre, cette étude constitue souvent un prérequis pour bénéficier d’aides financières à la rénovation.

L’audit énergétique peut être mené en interne si l’établissement dispose d’un service technique qualifié, ou confié à un expert externe comme Opéra Énergie.

2.     Réduire les dépenses en chauffage avec un meilleur contrôle des températures

La consommation d’énergie liée au chauffage peut dépasser 50 % de la consommation d’énergie d’un hôtel en hiver sous un climat rude.

Pour réduire la consommation énergétique d’un hôtel sur ce poste, plusieurs solutions sont à combiner :

  • installer des thermostats programmables pièce par pièce ;
  • mettre en place des régulateurs ou des détecteurs de présence ;
  • adapter la température selon les zones (chambres, parties communes, cuisines) et les habitudes de la clientèle ;
  • améliorer l’isolation thermique du bâtiment (double vitrage, calfeutrage, isolation des toitures).

Bien entendu, éteindre le chauffage dans les chambres inoccupées et limiter le contrôle de la clientèle sur la température des chambres à +/-1 ou 2 °C aide à réaliser des économies d’énergie dans un hôtel.

3.     Réaliser des économies d’énergie sur l’eau chaude sanitaire

L’utilisation de l’eau chaude sanitaire dans l’hôtellerie contribue au confort des occupants qui consomment parfois plus que de raison (jusqu’à deux fois plus qu’à la maison !).

Pour réduire l’impact de ce poste sur la facture d’énergie d’un hôtel sans remettre en question le bien-être des hôtes, il est recommandé de :

  • installer des mitigeurs thermostatiques et des pommeaux à économie d’eau ;
  • équiper les lavabos de mousseurs économes ;
  • isoler les réseaux de distribution d’eau chaude ;
  • produire l’ECS grâce à des solutions hybrides (solaire thermique, pompes à chaleur) ;
  • sensibiliser les occupants au sein même des chambres pour témoigner de l’engagement de l’hôtel envers une consommation plus responsable.

Des équipements plus performants permettent de réduire la facture d’eau chaude d’un hôtel et la consommation d’eau en général de 20 à 40 % selon le niveau d’optimisation.

4.     Optimiser l’efficacité énergétique de la climatisation

En période estivale, la climatisation devient un poste de dépense critique, surtout lors d’épisodes caniculaires.

L’installation de systèmes de climatisation réversibles à haut rendement, couplée à une gestion centralisée, permet de concilier confort et sobriété énergétique dans les établissements d’hébergement.

Il est également pertinent pour réaliser des économies d’énergie dans l’hôtellerie de :

  • limiter la température de consigne des climatisations afin de ne pas refroidir à outrance les espaces communs et les chambres ;
  • stopper le fonctionnement de la climatisation dans les locaux inoccupés ;
  • vérifier régulièrement l’étanchéité des fenêtres ;
  • limiter les apports solaires (stores, films isolants, volets) ;
  • favoriser la ventilation naturelle ou l’usage de ventilateurs plus économiques ;
  • choisir des équipements labellisés (classe A++, technologie Inverter).

5.     Améliorer l’éclairage

Réaliser des économies d’énergie dans l’hôtellerie sur l’éclairage implique de maintenir le confort des utilisateurs et l’ambiance des lieux. En ce sens, passer à des ampoules LED basse consommation est une action simple et rapide à mettre en œuvre.

Les progrès techniques dans le domaine de l’éclairage permettent désormais de consommer peu sans modifier la qualité de l’éclairage.

En complément, les équipements suivants peuvent être mis en place dans les hôtels :

  • des détecteurs de présence dans les couloirs, escaliers ou sanitaires ;
  • des variateurs de lumière dans les parties communes ;
  • une gestion centralisée pour éviter les oublis d’extinction, notamment dans les chambres inoccupées.

Selon l’ADEME, les LED consomment jusqu’à 5 fois moins d’énergie qu’un éclairage halogène pour une durée de vie jusqu’à 20 fois plus longue.

LED d’ambiance 

Néanmoins, les éclairages LED dits d’ambiance ou décoratifs restent très énergivores et sont à bannir. Revoir l’agencement des pièces peut contribuer à faire évoluer l’éclairage de l’hôtel tout en conservant son style et en consommant moins d’énergie.

6.     Assurer le bon entretien des équipements

Un équipement mal entretenu voit son rendement énergétique baisser significativement.

Doivent être planifiés :

  • des maintenances régulières des chaudières, PAC et climatisations ;
  • le remplacement des filtres à air des ventilations ;
  • le détartrage des ballons d’eau chaude ;
  • l’ajustement des systèmes de régulation ;
  • le nettoyage des luminaires et des vitrages ;
  • etc.

Une maintenance préventive et un bon entretien prolongent la durée de vie des équipements, réduisent les pannes coûteuses et optimisent le confort.

7.     Opter pour un système de gestion de l’énergie adapté

La domotique et les systèmes de gestion technique centralisée (GTC) aident à automatiser et à optimiser la consommation énergétique en temps réel pour une meilleure gestion de l’énergie dans l’hôtellerie.

Ces outils offrent :

  • un suivi précis des consommations par zone ou par usage ;
  • des alertes en cas de dérives ;
  • des scénarios programmables selon les taux d’occupation et les préférences des clients ;
  • une interface de pilotage simple pour le personnel.

Les systèmes de gestion de l’énergie facilitent la prise de décision dans le secteur de l’hôtellerie. Ils permettent également un suivi chiffré à la suite de mesures d’optimisation de l’efficacité énergétique.

Une bonne gestion de l’énergie dans un hôtel se réalise à long terme pour tenir compte de l’évolution des habitudes de consommation et réagir rapidement en cas de dépenses inutiles.

8.     Sensibiliser le personnel et les usagers

Réaliser des économies d’énergie dans l’hôtellerie dépend beaucoup des comportements des usagers.

Former le personnel aux écogestes (éteindre les lumières, fermer les fenêtres, régler correctement les thermostats) est un levier simple, mais puissant.

De plus, les clients doivent être sensibilisés aux économies d’énergie à partir de :

  • affiches incitatives dans les chambres pour réduire la durée d’une douche, utiliser une serviette de bain plusieurs jours ou encore éteindre les équipements en cas d’absence ;
  • messages lors de la réservation ou à l’arrivée pour connaitre leurs habitudes et leur offrir un séjour confortable et économe ;
  • mise en avant dès l’étape de réservation des objectifs de l’hôtel en matière d’économies d’énergie et de réduction de l’empreinte carbone du bâtiment et de chaque nuitée.

L’implication collective permet de renforcer l’impact des mesures techniques. Dans certains cas, elle devient même indispensable pour que les mesures prises ne soient pas vaines.

9.     Choisir un contrat d’énergie adapté aux besoins de l’hôtel

Enfin, au-delà des consommations, le coût de l’énergie dépend aussi du contrat souscrit chez un fournisseur d’électricité qui répond aux besoins des hôteliers.

Beaucoup d’hôtels restent sur des offres peu compétitives ou non adaptées souscrites il y a longtemps.

Pour réaliser des économies d’énergie dans l’hôtellerie, il faut choisir un contrat d’énergie qui :

  • correspond au profil de consommation (plages horaires, saisonnalité) du bâtiment ;
  • offre le type de tarif le plus compétitif selon les besoins (heures pleines/heures creuses, tarif fixe ou indexé) ;
  • propose des options d’optimisation (effacement, etc.) ;
  • reste compétitif en cas d’évolution des tarifs ;
  • comprend une offre énergie verte ;
  • etc.

Faire appel à un courtier en énergie, comme Opéra Énergie, aide les hôteliers à trouver le contrat d’énergie le plus compétitif pour réaliser des économies sans investissement matériel.

Pourquoi améliorer la gestion de l’énergie dans l’hôtellerie ?

Réaliser des économies d’énergie dans un hôtel représente toujours un atout pour les gérants. Toutefois, une bonne gestion de l’énergie répond également à d’autres enjeux.

Activer un important levier économique

L’énergie constitue l’une des premières charges d’exploitation dans l’hôtellerie.

Une meilleure gestion de l’énergie dans un hôtel peut générer des économies sur les coûts opérationnels de 20 à 30 %, ce qui représente plusieurs milliers d’euros annuels, sans impacter la qualité du service.

Témoigner de son engagement environnemental

Dans un contexte de transition écologique, les hôtels sont attendus sur leurs pratiques. Certains l’ont déjà compris et ont ainsi obtenu l’Écolabel européen qui témoigne de leur engagement environnemental.

Réduire sa consommation de ressources, limiter les émissions de CO₂, adopter des équipements sobres permet de renforcer son image auprès d’une clientèle sensible à l’environnement.

Respecter les normes énergétiques et environnementales en vigueur

Les établissements sont soumis à diverses obligations réglementaires, notamment le décret tertiaire, qui imposent une réduction progressive des consommations énergétiques d’ici 2050.

S’engager dans une démarche proactive permet d’anticiper les contraintes légales et d’éviter les sanctions.

Valeurs absolues du décret tertiaire et hôtellerie

L’arrêté valeurs absolues III fixe les seuils en valeurs absolues à atteindre pour le secteur de l’hôtellerie et de la restauration à l’échéance 2030. De nouveaux seuils en valeurs absolues seront publiés pour les échéances 2040 et 2050.

Quelles sont les aides financières pour réduire la consommation énergétique d’un hôtel ?

Comme tous les bâtiments tertiaires, les hôtels peuvent bénéficier de plusieurs dispositifs d’aides financières, souvent cumulables, pour alléger le budget à allouer à la rénovation énergétique de leurs établissements :

  • les certificats d’économies d’énergie (CEE) ;
  • le prêt vert ou le prêt éco-énergie de Bpifrance ;
  • le tremplin pour la transition écologique des PME de l’ADEME ;
  • le crédit d’impôt à la rénovation des TPE-PME du tertiaire.

Comment Opéra Énergie aide les hôteliers à consommer moins d’énergie ?

Mandataire CEE, courtier en énergie et bureau d’étude certifié OPQIBI 1905, Opéra Énergie accompagne les hôteliers dans :

  • la recherche du meilleur contrat d’énergie ;
  • l’audit énergétique de leur hôtel ;
  • la mise en place de solutions techniques durables pour faire des économies d’énergie dans l’hôtellerie ;
  • l’obtention de financement, comme les CEE, pour financer une partie des travaux d’économies d’énergie dans l’hôtellerie.

Grâce à son expertise multiénergie et à son indépendance vis-à-vis des fournisseurs, Opéra Énergie permet aux hôtels de réduire leur consommation énergétique tout en valorisant leur image de marque dans le respect de la réglementation.

Alexandre Stoecklin
Alexandra Stoecklin

Diplômée d'un master en environnement, Alexandra a exercé pendant quinze ans dans des bureaux d'études techniques.

Depuis 4 ans, elle est rédactrice web spécialisée sur les sujets liés à l'énergie et l'environnement. Passionnée par les enjeux de la transition énergétique, elle associe sa plume à son expertise pour rédiger des contenus qui répondent aux enjeux des entreprises.