A partir du 1er janvier 2026, le marché français de l’électricité va connaître un changement structurel majeur. La disparition du dispositif ARENH et l’entrée en vigueur d’un nouveau cadre de régulation, le Versement Nucléaire Universel (VNU), modifieront profondément le calcul du prix de l’électricité. Selon l’UFC-Que-Choisir, « Les consommateurs paieront en moyenne 19% de plus » du fait de ce nouveau système. Qu’en est-il pour les professionnels ?

Pour les entreprises, cette évolution se traduira par un environnement tarifaire plus exposé aux prix de marché et, selon les estimations de la CRE, par une hausse probable des coûts de fourniture dès 2026. Quelle sera la hausse du prix de l’électricité en 2026 ?

VNU et fin de l’ARENH : une hausse du prix de l’électricité en 2026

hausse du prix de l'électricité en 2026, que va t-il se produire

L’année 2026 pourrait s’ouvrir sur une hausse des prix de l’électricité du fait d’un changement dans les textes de loi. En effet, l’ARENH, mis en place dans le cadre de la loi NOME, prend fin.

Depuis 2011, le mécanisme de l’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique (ARENH) permettait aux fournisseurs alternatifs d’acheter une part d’électricité nucléaire produite par EDF à un tarif fixe de 42 €/MWh, dans la limite de 100 TWh par an.

Le dispositif sera supprimé au 31 décembre 2025, comme prévu par la loi, car il ne correspond plus aux coûts actuels de production du parc nucléaire français.

Il sera remplacé par un système appelé Versement Nucléaire Universel (VNU). Ce nouveau modèle repose sur un principe de redistribution : EDF vendra sa production sur le marché au prix courant, puis une part de ses revenus sera reversée à l’État lorsque les prix dépasseront certains seuils. Ces sommes seront ensuite réinjectées dans le système pour atténuer la facture des consommateurs.

Hausse du prix de l’électricité en 2026 : quel prix du MWh ?

Les premiers seuils du VNU devraient être fixés autour de 78 €/MWh et 110 €/MWh :

  • en dessous de 78 €/MWh, EDF conserve l’intégralité de ses recettes ;
  • entre 78 et 110 €/MWh, la moitié du surplus est reversée ;
  • au-delà de 110 €/MWh, 90 % des revenus supplémentaires sont redistribués à l’État.

La CRE évalue pour 2026 un revenu moyen du parc nucléaire français de 65,86 €/MWh, soit un niveau nettement supérieur au tarif régulé de l’ARENH. Cette donnée traduit une augmentation structurelle du coût de production et explique pourquoi les prix de l’électricité devraient être plus élevés à partir de 2026.

Faut-il anticiper une hausse du cours de l’électricité en 2026 ?

La fin de l’ARENH aura pour conséquence directe d’exposer les fournisseurs aux fluctuations du marché de gros. Les contrats d’approvisionnement ne bénéficieront plus d’une part de volumes à prix fixe. Les coûts suivront l’évolution du marché européen. Le prix de l’électricité pourrait donc augmenter pour les entreprises.

En octobre 2025, le prix spot moyen de l’électricité s’établit à 83,4 €/MWh, tandis que le prix à terme pour 2026 (CAL 2026) se situe autour de 55 €/MWh. Ces niveaux restent stables pour l’instant, mais ils ne tiennent pas encore compte des effets du passage au VNU.

La CRE indique par ailleurs que le coût complet du nucléaire pour la période 2026-2030 se situera entre 60 et 65 €/MWh, soit une hausse sensible par rapport au tarif fixe de 42 €/MWh qui prévalait jusqu’ici.

Cette évolution, combinée à la disparition de l’ARENH, laisse envisager une remontée progressive du prix de l’électricité à partir de janvier 2026, avec des écarts possibles selon les profils de consommation et les contrats.

Augmentation du prix de l’électricité : quel impact sur la facture en 2026 ?

Pour les professionnels, la disparition du tarif ARENH signifie la fin d’un repère stable dans le calcul du coût de l’énergie.
Le prix final dépendra désormais du marché et du montant effectivement redistribué dans le cadre du VNU, ce qui introduira davantage de variabilité.

En prenant pour référence le revenu moyen de 65,86 €/MWh estimé par la CRE, l’écart avec le prix ARENH (42 €/MWh) représente une augmentation de plus de 50 % sur la composante « énergie » du prix de l’électricité. L’impact sur la facture totale sera toutefois moindre, car celle-ci intègre également l’acheminement (TURPE) et la fiscalité.

Cette évolution marquera la fin d’une période de stabilité tarifaire relative observée en 2025, où les tarifs réglementés avaient reculé d’environ 10 % grâce à la détente des marchés.


Et à plus long terme, baisse ou hausse des prix de l’électricité ?

Sur le long terme, les prix de l’électricité sur les marchés à terme ont tendance à baisser comme le montre le graphique suivant. Le prix du MWh pour les livraisons CAL-26, CAL-27, CAL-28, est en recul.

Les termes CAL 26, CAL 27 ou CAL 28 font référence à des produits de marché à terme sur l’électricité, utilisés notamment par les fournisseurs pour sécuriser un prix d’achat à l’avance.

CAL est l’abréviation de « Calendar », c’est-à-dire l’année calendaire.
Ainsi :

  • CAL 26 désigne le contrat annuel d’électricité pour l’année 2026,
  • CAL 27 celui pour 2027,
  • CAL 28 pour 2028, et ainsi de suite.

Ces produits s’échangent sur des marchés à terme, comme EEX (European Energy Exchange), plusieurs années avant la livraison effective de l’électricité. Voici comment ont évolué les prix pour les professionnels.

Comment protéger sa facture dans le contexte de hausse des prix de l’électricité ?

L’entrée en vigueur du VNU modifiera les règles du jeu pour tous les consommateurs professionnels. Pour éviter que cette transition ne se traduise par une forte hausse des dépenses énergétiques, il est conseillé de préparer dès 2025 la stratégie d’achat d’électricité.

Faire appel à un courtier pour se prémunir de l’augmentation des prix de l’énergie en 2026

Les courtiers en énergie accompagnent les entreprises dans l’analyse de leurs besoins et la comparaison des offres disponibles.

Leur rôle est d’identifier le moment opportun, notamment pour renégocier ou sécuriser un contrat avant la fin du dispositif ARENH. Un courtier dispose d’une vision complète des conditions de marché et peut aider à choisir entre :

  • Les offres à prix fixe, qui garantissent une stabilité budgétaire sur toute la durée du contrat, idéales pour sécuriser les coûts dans un contexte incertain ;
  • Les offres à prix indexé, qui suivent l’évolution du marché de gros ou les tarifs réglementés d’EDF et permettent de profiter des périodes de baisse, mais impliquent un risque de hausse ;
  • Les offres mixtes “bloc + spot”, qui combinent une part de volume à prix fixe et une autre indexée sur les prix du marché, pour un équilibre entre flexibilité et sécurité.

Des outils comme le comparateur d’électricité professionnel d’Opéra Énergie permettent d’évaluer les offres du moment.
Les entreprises peuvent également suivre les évolutions du marché via nos analyses sur les prix de l’électricité.

Suivre les cours de l’électricité permet de :

  • anticiper les tendances de marché (hausse ou baisse des prix futurs) ;
  • choisir le bon moment pour acheter ;
  • et fixer une part du budget énergétique sur plusieurs années, tout en conservant de la flexibilité.

Réduire les taxes sur la facture d’électricité

La fiscalité sur l’électricité représente une part significative de la facture des entreprises. Pour réduire son budget énergie, il est essentiel de connaître les dispositifs d’exonération applicables à l’accise sur l’électricité, qui constitue désormais la principale taxe sur l’électricité.

Fixée à 25,79 €/MWh pour la plupart des consommateurs professionnels, cette accise peut être fortement allégée pour certains secteurs ou usages spécifiques, notamment les entreprises électro-intensives ou les boulangeries.

Un courtier en énergie, comme Opéra Energie, peut accompagner l’entreprise dans cette démarche : vérification de l’éligibilité, constitution du dossier, et suivi. Cette optimisation fiscale peut ainsi faire baisser sensiblement la facture d’électricité, en complément de la renégociation du contrat de fourniture qui vise à trouver le fournisseur le moins cher.

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.