Isolation phonique au bureau : quels travaux et aides ?
Selon une enquête de l’IFOP menée pour l’association JNA (journée nationale de l’audition), 59% des salariés se disent gênés par le bruit sur leur lieu de travaux. L’isolation phonique du bureau peut donc faire partie des priorités en entreprise. Comment lutter contre la pollution sonore ? Quels travaux mener ? Peut-on obtenir des aides à l’isolation phonique ?
Qu’est-ce que l’isolation phonique ?
L’isolation phonique, également appelée isolation acoustique, permet d’atténuer ou de diminuer les bruits et leur propagation. Il peut s’agir de bruits intérieurs tels que :
- les bruits de pas ;
- les conversations ;
- les appareils (machines, ordinateurs, etc.) ;
- la musique, etc.
Les nuisances sonores peuvent aussi prendre la forme de bruits extérieurs : route, voitures, passants… Le bruit peut rapidement un élément pénalisant sur le lieu de travail. Pourtant, il est souvent sous-estimé par rapport à l’isolation thermique, qui aide à se protéger du froid (ou de la chaleur).
Une mesure du bruit en décibel et réglementation
L’évaluation d’un niveau sonore est effectuée en décibels (dB). Le dB prend en compte la manière dont l’oreille humaine perçoit les sons. Le seuil de risque pour l’audition se situe autour de 80 dB. L’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) rappelle que le travailleur ne peut pas être exposé à des niveaux dépassant les 80 dB sur 8 heures.
Déjà, au-delà de 40-50 dB, il est possible de ressentir certains effets négatifs ou gênes, qui peuvent avoir un impact à plus ou moins long terme. L’isolation phonique du bureau doit donc être prise au sérieux par le chef d’entreprise pour la santé des employés. Dans un bureau, la norme NF S31-080 « Bureaux et espaces associés » indique qu’une isolation phonique très performante se situe aux alentours de 35 dB.
Bon à savoir : bâtiment neuf et nouvelle réglementation acoustique (NRA)
Les locaux professionnels neufs construits après 2000 sont soumis à la NRA. Elle impose le respect de certaines exigences en matière d’acoustique dans certains bâtiments tertiaires comme les hôtels, par exemple. Dans les chambres, l’isolation doit permettre un seuil sonore inférieur ou égal à 30 dB pour les bruits aériens venus de l’extérieur.
Les travaux d’isolation phonique à prioriser au bureau
Les bruits peuvent traverser plusieurs éléments et vous atteindre. Comment isoler phoniquement vos bureaux pour optimiser les conditions de travail ? Il est possible d’effectuer différents travaux pour augmenter l’isolation phonique d’un lieu : l’isolation phonique des murs ou du sol, mais également le changement des parois vitrées (fenêtres) ou des portes… Voici en détails les solutions qui peuvent être apportées.
L’isolation des murs
Pour atténuer le bruit, on peut commencer à s’intéresser à l’isolation phonique des murs. Il est possible d’ajouter un doublage mural, sur la cloison déjà existante. Ces panneaux peuvent être en laine de verre qui, en plus d’être un bon isolant thermique et peu onéreux, est également un bon isolant thermique pour les bureaux.
Il est également possible de poser des panneaux acoustiques pour l’isolation des bureaux. Ils ne font pas forcément la taille du mur. Ces derniers, souvent molletonnés, absorbent les bruits.
Pensez également aux panneaux acoustiques sur pied ou sur roulettes, que vous pouvez déplacer au gré des besoins. Cela peut également apporter un peu d’intimité, lors d’une réunion, par exemple. Dans le même esprit, des séparateurs de bureaux existent, pour isoler sans fermer.
Ces trois premières solutions peuvent notamment être utiles en open space, si vous ne voulez pas rajouter de cloison. Dans le cas contraire, vous pouvez cloisonner l’espace, pour offrir plus d’intimité et réduire les bruits. Pensez à choisir un bon isolant phonique pour vos murs (ouate de cellulose, fibre de bois ou mousse acoustique). L’ajout de cloisons phoniques permet de diminuer les nuisances sonores entre les différents espaces de travail.
Isolation des sols et du plafond
Cela peut paraître plus surprenant, mais l’isolation phonique passe aussi par une bonne isolation du sol et/ou du plafond. Cela peut permettre d’éviter les bruits venant des étages inférieurs et supérieurs.
Pour cela, vous pouvez isoler par le dessus ou par le dessous, grâce à des panneaux isolants conçus pour, qui ne prennent pas beaucoup de place : des dalles en liège ou en fibre de bois par exemple. Si vous effectuez des plus gros travaux, vous pouvez installer un isolant sous votre revêtement (carrelage, parquet). Pensez également au revêtement final choisi : la moquette permet d’atténuer grandement les bruits. Sa densité peut être choisie en fonction des besoins.
Remplacement des fenêtres et des portes
Les portes et fenêtres peuvent être génératrices de déperditions thermiques mais également générer un inconfort acoustique. Ces éléments peuvent également être isolés. Pour les fenêtres, cela peut éviter de subir les bruits extérieurs. Un double vitrage et, encore mieux, un triple vitrage permettra d’atténuer ces nuisances.
Pour les portes, vous pouvez les changer et opter pour des portes à isolation phonique. Mais il est également possible d’insonoriser les portes existantes, grâce à des joints phoniques prévus à cet effet et qui sont vendus en rouleau. Des panneaux en feutre de différentes épaisseurs existent également et peuvent s’adapter à tous les modèles de portes.
Installation de cabines acoustiques pour les bureaux
Egalement appelée cabine insonorisée, la cabine acoustique pour les bureaux offre de nombreux avantages. En effet, l’open space permet d’échanger facilement mais certains salariés ont besoin de calme pour augmenter leur productivité. L’installation de cabines acoustiques offre un confort maximal aux salariés qui souhaitent travailler au calme. De plus, les cabines permettent de créer de nouvelles salles de réunion au sein de l’entreprise.
Attention à l’aménagement de l’espace
Si vous n’avez pas de budget pour les travaux, vous pouvez tout simplement penser à installer les éléments bruyants en retrait ou dans un espace dédié. Cela vaut pour certains outils de bureau, comme les imprimantes ou les photocopieuses. C’est également là que vous pouvez vous servir de cloisons anti-bruit, pour les isoler du reste de l’espace.
Quel isolant choisir ?
Vous pouvez choisir vos matériaux pour l’isolation, que cela soit pour une question de prix, de projet, ou de sensibilité écologique. Trois grosses familles existent :
- les isolants minéraux ;
- les isolants synthétiques ;
- les isolants naturels.
Dans la première catégorie, on retrouve la laine de roche, la laine de verre ou la perlite. Leurs propriétés phoniques sont plutôt bonnes, tout comme leurs propriétés thermiques, ce qui peut constituer un bon compromis.
Concernant les isolants synthétiques, on trouve : les polystyrènes expansés et extrudés, le polyuréthane et la mousse phénolique. Cette dernière est un très bon isolant phonique. Les autres ont des résultats plus médiocres. Leur impact sur l’environnement est également critiqué, car ils sont souvent créés à partir de dérivés de pétrole.
À l’inverse, les isolants naturels sont écologiques. Il s’agit du liège, de la laine de mouton, la ouate de cellulose ou la fibre de bois. Ces deux derniers sont d’excellents isolants phoniques. Ils sont en général préconisés par les professionnels de l’isolation.
Quelles sont les aides pour l’isolation phonique ?
Il n’existe pas d’aides à l’isolation phonique pour les professionnels. En revanche, il est possible de profiter d’aides à la rénovation énergétique. En effet, isolation phonique et isolation thermique vous souvent de pair. Vous pouvez disposer d’aides à l’isolation thermique.
Notamment, vous pouvez demander une prime énergie dans le cadre des Certificats d’Economies d’Energie (CEE). Elle peut prendre en charge plusieurs opérations de rénovation. Les travaux éligibles sont recensés par des fiches d’opérations standardisées mises en place par l’Ademe. Elles stipulent le niveau d’exigence à respecter pour bénéficier de l’aide :
- l’isolation des murs dont les standards sont résumés dans la fiche BAT-EN-102 ;
- l’isolation du toit (BAT-EN-101) ;
- L’isolation des planchers (BAT-EN-103).
Pour trouver la meilleure offre de rachat de travaux, pensez à comparer les opérateurs CEE.
Isolation phonique du bureau : les bons gestes sans travaux
Outre les travaux, certaines astuces peuvent favoriser une meilleure isolation du lieu de travail. Voici quelques conseils faciles à appliquer :
- Utilisez le mobilier de bureau en guise d’absorbeurs de sons. La mise en place d’une étagère remplie de livre par exemple peut permettre de faire barrage au bruit. L’installation de plantes d’intérieur peut également contribuer à absorber le bruit ;
- Installez des panneaux muraux acoustiques. En bois ou végétalisés, ils peuvent également servir à la décoration de l’espace de travail ;
- Installez des rideaux épais ou rideaux acoustiques entre les pièces ;
- Positionnez des tapis dans les espaces de passage.
Ce faisant, il est possible de gagner en sérénité.