Sur une facture, un consommateur d’électricité ne paye pas uniquement l’énergie qu’il a consommée. Une grande partie de la facture est même liée aux taxes et contributions. Parmi elles : le TURPE, le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité. Elle sert notamment à couvrir les frais liés au réseau, pour la distribution d’énergie. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les producteurs d’électricité solaire n’en sont pas exemptés. Mais plusieurs éléments entrent en compte dans le montant. Opéra Énergie vous en dit plus sur le TURPE photovoltaïque.

Quel est le prix du TURPE photovoltaïque en 2025 ?

Calcul du TURPE photovoltaïque en cas d’injection de la totalité

Puissance et tensionComposante de comptageComposante de gestion
Basse tension, ≤ 36 kVA22 €HT/an18 €HT/an
Basse tension, entre 36 et 250 kVA283,27 €HT/an249,84 €HT/an
Moyenne tension, > 250 kVA376,39 €HT/an499,8 €HT/an

Prix du TURPE photovoltaïque en cas d’autoconsommation individuelle avec injection du surplus

Ici, un surcoût « injection » s’applique à la composante de gestion, qui est en partie mutualisée avec le contrat en soutirage.

Ainsi, ce surcoût s’élève à :

  • 9,60 € HT/an en Basse Tension, ≤36 kVA ;
  • 141 € HT/an en Basse Tension, entre 36 et 250 kVA ;
  • et à 281,88 € HT/an en Moyenne tension, >250 kVA
Puissance et tensionComposante de comptageComposante de gestion
Composante de gestion en consommation en contrat uniqueTotal après addition du surcoût
Basse tension, ≤ 36 kVA22 €HT/an16,8 € HT/an26,40 €HT/an
Basse tension, entre 36 et 250 kVA283,27 €HT/an217,8 € HT/an358,80 €HT/an
Moyenne tension, > 250 kVA376,39 €HT/an435,72 € HT/an717,60 €HT/an

Calcul du prix du TURPE photovoltaïque en cas d’autoconsommation collective 

Ici, la composante de gestion dépend du mode de consommation choisi :

Puissance et tensionComposante de comptageComposante de gestion
Autoproducteur collectif en contrat CARDAutoproducteur individuel avec injection du surplusAutoproducteur collectif en contrat unique
Basse tension, ≤ 36 kVA22 €HT/an22,53 €HT/an26,40 €HT/an21,27 €HT/an
Basse tension, entre 36 et 250 kVA283,27 €HT/an314,17 € HT/an358,80 €HT/an282,12 €HT/an
Moyenne tension, > 250 kVA376,39 €HT/an628,33 € HT/an717,60 €HT/an564,24 €HT/an

TURPE photovoltaïque : définition

Turpe et photovoltaïque : calcul et prix

Le TURPE est le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité. Il s’agit d’une contribution, qui représente une part importante de la facture d’un consommateur. Son montant est fixé par la CRE (Commission de régulation de l’énergie) et approuvé par l’État. En général, il est révisé tous les quatre ans (ou moins en fonction de l’inflation notamment). En août 2025, c’est le TURPE 7 qui est entré en vigueur.

Le TURPE sert à financer les activités de plusieurs acteurs :

  • Enedis, le distributeur d’électricité et gestionnaire du réseau pour les moyennes et basses tensions. Il permet l’accès au réseau à tous les fournisseurs. Il œuvre sur 95 % du territoire.
  • Les ELD, entreprises locales de distribution. Elles ont les mêmes missions qu’Enedis sur les 5% du territoire restant
  • RTE, réseau de transport d’électricité pour les lignes à haute tension, depuis les centres de production.

L’argent récolté permet :

  • d’entretenir et de rénover les infrastructures ;
  • de déployer les compteurs connectés intelligents, comme les compteurs Linky ;
  • de sécuriser le réseau, notamment des aléas climatiques ;
  • d’adapter le réseau au développement des énergies renouvelables.

Quelles sont les différentes composantes du TURPE ?

Le TURPE est en effet composé de plusieurs éléments, payés ou non par les consommateurs en fonction de leur profil. Trois de ces composantes sont payées par tous :

  • La composante de gestion (CG), Enedis indique qu’elle « couvre les coûts supportés par les gestionnaires des réseaux publics de distribution pour la gestion des dossiers des utilisateurs, l’accueil physique et téléphonique, la facturation et le recouvrement »
  • La composante de comptage (CC), qui permet la gestion et l’entretien des compteurs électriques
  • La composante de soutirage (CS), dont le montant varie selon l’option tarifaire choisie. Elle permet de couvrir les coûts d’acheminement de l’électricité jusqu’aux points de livraison

D‘autres composantes existent et ne sont pas payées par tous les professionnels. Cela dépend notamment du profil de consommation et donc de la puissance souscrite :

  • La Composante pour les Dépassements de Puissance Souscrite (CMDPS) ;
  • La Composante Annuelle des Alimentations Complémentaires et de Secours (CACS) ;
  • La Composante de Regroupement (CR) ;
  • La Composante Énergie Réactive (CER) ;
  • La Composante des injections (CI).

TURPE Photovoltaïque : quid pour les producteurs d’énergie solaire ?

Les énergies renouvelables intéressent de plus en plus de consommateurs. Parmi elles : l’énergie solaire, qu’il est possible d’obtenir via la pose de panneaux solaires. De nombreux clients sautent le pas pour réduire leur empreinte carbone, certes, mais aussi pour réaliser des économies d’énergie, voir même gagner de l’argent.

Plusieurs options s’offrent aux producteurs :

  • utiliser toute l’énergie solaire produite pour couvrir ses besoins (autoconsommation totale) ;
  • ou être rattaché au réseau si les besoins ne sont pas couverts ou si un surplus d’énergie est produit (autoconsommation partielle et/ou avec vente de surplus).

Dans ce cas, il va être réinjecté sur le réseau et être revendu, générant ainsi un revenu supplémentaire. Il est même possible de revendre la totalité de sa production solaire (revente totale).

Ainsi, les producteurs d’électricité solaire qui injectent toute leur production solaire sur le réseau va payer ce qu’on appelle le TURPE photovoltaïque. Comme un consommateur « classique », il a besoin du réseau d’électricité pour transporter cette énergie supplémentaire qu’il souhaite revendre. Lors de la vente du surplus uniquement, un tarif réduit du TURPE s’applique. Sans injection d’électricité sur le réseau public de distribution, le TURPE solaire n’est pas facturé

Le coût du TURPE photovoltaïque dépend de plusieurs éléments :

  • La puissance de l’installation solaire (en kWc) ;
  • Le mode d’autoconsommation choisi (avec ou sans revente du surplus) ;
  • La tension du réseau auquel vous êtes raccordé (basse, haute, moyenne tension).
Caroline Dusanter
Caroline Dusanter

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.