70 % des copropriétés équipées d’un chauffage collectif sont raccordées au gaz. Sa facilité de raccordement représente un véritable atout, tout comme le gain de place offert dans les logements. Mais comment fonctionne ce système de chauffe? Quels sont ses avantages ? Le chauffage collectif au gaz est-il compris dans les charges de copropriété ? Quel avenir pour le chauffage au gaz en copropriété ?

Comment fonctionne le chauffage collectif au gaz ?

Chauffage collectif au gaz

Le chauffage collectif au gaz est un système centralisé qui utilise le gaz naturel comme source d’énergie pour produire de la chaleur et de l’eau chaude sanitaire (ECS) pour l’ensemble des logements d’une copropriété

Le système de production de chaleur

Une copropriété équipée d’un chauffage collectif dispose d’une chaufferie centralisée avec chaudière à gaz installée dans un local commun au rez-de-chaussée ou au sous-sol du bâtiment.

Et le chauffage urbain ?

Le chauffage urbain est souvent produit à l’échelle d’une entité territoriale, la commune par exemple, pour alimenter plusieurs bâtiments. Ce chauffage collectif décentralisé peut fonctionner au gaz naturel.

Les distributeurs de chaleur

Dans un système de chauffage collectif au gaz, la chaleur est distribuée aux appartements d’un immeuble à travers des canalisations.

Trois types de réseaux de distribution existent :

  • le monotube est le moins performant, car il répartit inégalement la chaleur et l’eau chaude sanitaire ;
  • le bitube est très utilisé pour son efficacité et sa capacité à offrir un confort uniforme avec des pertes de chaleur limitées ;
  • l’individuel par colonne montante distribue de façon personnalisée la chaleur et l’ECS à chaque appartement.

Quels sont les avantages et les inconvénients du chauffage collectif au gaz en copropriété ?

Le chauffage collectif au gaz présente de nombreux avantages pour une copropriété mais aussi quelques inconvénients. Voici une liste des principaux avantages et inconvénients :

Les avantagesLes inconvénients
Un atout financier. Une chaufferie collective est plus intéressante qu’un chauffage individuel, car les frais d’installation, d’entretien et de dépannage sont répartis sur l’ensemble des copropriétairesNéanmoins, le chauffage collectif au gaz est moins flexible et confortable qu’un chauffage individuel, car les copropriétaires ne choisissent pas les dates d’allumage et d’arrêt de la chaudière.
Un gain d’espace. Avec un chauffage collectif au gaz, inutile d’installer une chaudière et un ballon d’eau chaude dans chaque appartement. Ce gain de place se valorise, sous forme de rangement par exemple En outre, dans le cas des résidences anciennes, une diffusion de chaleur inégale peut impliquer la surchauffe de certains logements quand d’autres peinent à atteindre une température convenable.
Une plus grande liberté d’esprit pour les copropriétaires. Ils n’ont pas à s’occuper de planifier les entretiens ou à superviser d’éventuelles réparations. C’est le syndic de copropriété qui s’en charge.Enfin, avec un chauffage collectif au gaz, l’ensemble des copropriétaires doit s’accorder sur le choix du fournisseur et du contrat d’énergie.
Avantages et inconvénients du chauffage collectif

Quelles sont les dates d’arrêt et d’allumage du chauffage collectif ?

Ces dates peuvent légèrement varier chaque année. Toutefois, la période généralement retenue pour l’allumage et l’arrêt du chauffage collectif est entre le 15 octobre et le 15 avril. La période de chauffe d’une chaudière collective à gaz est transmise chaque année aux copropriétaires après décision du syndic de copropriété selon les conditions météorologiques et les retours des copropriétaires.

Combien coûte le chauffage en copropriété avec un chauffage au gaz collectif ?

Chiffrer les dépenses liées à un chauffage collectif au gaz implique de considérer plusieurs paramètres. En outre, la méthode de facturation a changé pour être plus équitable et proche de la réalité pour chaque copropriétaire.

Les critères impactant le coût d’un chauffage collectif au gaz

Le coût d’un chauffage collectif au gaz varie d’une copropriété à une autre selon :

  • les besoins en chauffage du bâtiment ;
  • les consommations effectives ;
  • l’isolation du bâtiment ;
  • la surface de la résidence ;
  • la performance du chauffage ;
  • les paramètres de réglage ;
  • le prix du kWh du contrat d’énergie.

Bon à savoir

Le chauffage collectif au gaz est compris dans les charges de copropriété.

L’individualisation des frais de chauffage

La loi sur la transition énergétique pour la croissance du 17 août 2015 a initié l’individualisation des frais de chauffage. Elle est obligatoire depuis 2020 pour les copropriétés consommant plus de 80 kWh/m²/an.

Autrement dit, dans ces bâtiments chauffés collectivement, chaque logement doit être équipé d’une installation permettant de réguler et de connaître précisément la consommation d’énergie. Un compteur d’énergie thermique ou un répartiteur électronique remplissent ces fonctions.

L’individualisation des frais de chauffage collectif au gaz permet d’obtenir une facture qui se compose :

  • des frais réels de consommation individuelle ;
  • des frais communs liés à l’entretien de la chaufferie gaz et à l’achat de combustible.

L’arrêté du 8 juin 2023 complète cette obligation en rendant obligatoire le relevé à distance des consommations de tous les appareils de chauffage et de froid à partir du 1er janvier 2027.

Comment était facturé le chauffage collectif avant l’individualisation ?

Avant 2020, la facturation des dépenses en chauffage collectif se réalisait selon le principe d’utilité. La surface du logement, le volume des parties chauffées de l’immeuble et le tantième de copropriété détenu par chaque copropriétaire étaient considérés. Ainsi, à surface de logement égale, les ménages consommant peu étaient désavantagés vis-à-vis des plus gros consommateurs,

Comment choisir un contrat de gaz pour une copropriété ?

Si le chauffage collectif au gaz engage des frais incompressibles, le choix d’un contrat de gaz adapté s’avère indispensable pour réaliser des économies d’énergie.

Le choix du fournisseur d’énergie

L’ouverture du marché de l’énergie permet de choisir un fournisseur de gaz qui répond le mieux aux attentes de la copropriété.

Pour ce faire, le syndic de copropriété compare les différentes offres des fournisseurs d’énergie. Il peut se faire accompagner par un courtier en énergie, comme Opéra Énergie, pour une décision éclairée en considérant les paramètres suivants :

  • les détails de l’offre de gaz ;
  • les spécificités de l’immeuble ;
  • les besoins en énergie de la copropriété ;
  • les contraintes climatiques du lieu d’implantation de la copropriété.

Le changement de contrat de gaz

Une fois le fournisseur d’énergie choisi pour le chauffage collectif au gaz de la copropriété, le changement de contrat de gaz s’opère en 3 étapes avec :

  • le vote du nouveau fournisseur d’énergie en assemblée générale  ;
  • la résiliation du contrat de gaz naturel en cours avec envoi d’une lettre de résiliation en recommandé reprenant le numéro de point de comptage et d’estimation (PCE) du compteur de gaz et la date de résiliation souhaitée  ;
  • la souscription du nouveau contrat de gaz auprès du fournisseur d’énergie retenu. Ce dernier aura besoin du numéro PCE du compteur, de la consommation annuelle de référence (CAR) et du profil de consommateur de la copropriété.

Comment réaliser des économies d’énergie sur le chauffage au gaz collectif  ?

Changer de fournisseur d’énergie aide à réduire la facture de chauffage collectif au gaz. Néanmoins, d’autres mesures contribuent à diminuer de façon durable le montant des dépenses d’énergie tout en s’affranchissant des variations des prix du gaz.

Instaurer de bonnes pratiques de consommation

Rationaliser les usages représente la première étape pour consommer moins d’énergie. Sensibiliser l’ensemble des copropriétaires aux écogestes pour réduire la consommation de gaz du chauffage collectif s’avère indispensable.

Grâce aux compteurs d’énergie thermique, chacun est libre de diminuer la température de son intérieur d’un ou deux degrés sans perdre en confort.

Réaliser un diagnostic de la copropriété et établir un plan pluriannuel des travaux

Lorsque les usages sont maîtrisés, des travaux de rénovation énergétique, notamment l’isolation thermique ou le remplacement de la chaudière gaz, peuvent s’avérer indispensable dans une résidence ancienne.

À la suite d’un audit énergétique, voire d’un DTG, un plan pluriannuel des travaux (PPT) peut être mis en place pour hiérarchiser les opérations de rénovation par ordre d’importance et les échelonner sur 10 ans.

Que dit la loi sur l’interdiction du chauffage au gaz ?

Les copropriétés raccordées à un chauffage collectif au gaz peuvent continuer à l’utiliser en 2024.

La réglementation environnementale RE2020 interdit uniquement l’installation de chauffage au gaz dans les maisons neuves depuis janvier 2022.

Néanmoins, l’interdiction d’utiliser un chauffage fonctionnant à 100 % au gaz sera étendue aux bâtiments neufs de copropriété à partir de janvier 2025. Les logements existants ne sont pas concernés par cette interdiction.

À noter que les différentes aides à la rénovation accessibles aux copropriétés, comme MaPrimeRénov’ Copropriété, ne soutiennent plus l’installation d’équipements fonctionnant au gaz. Depuis le 1er janvier 2024, la prime CEE pour la mise en en place d’une chaudière gaz à très haute performance énergétique (THPE) a disparu.

Quelle alternative choisir en remplacement d’un chauffage au gaz en copropriété ?

Une pompe à chaleur ou une chaudière à biomasse font partie des alternatives à étudier pour remplacer une chaudière à gaz. En outre, les systèmes hybrides associant une chaudière à gaz à un équipement utilisant les énergies renouvelables, comme une pompe à chaleur, représentent des solutions d’avenir pour les copropriétés.

Est-il plus avantageux d’avoir un chauffage au gaz collectif ou individuel en copropriété ?

Choisir entre un chauffage collectif au gaz ou individuel en copropriété dépend des priorités des résidents.

Le chauffage collectif au gaz ou électrique est souvent plus économique et il simplifie le suivi de l’entretien pour les copropriétaires. En revanche, il offre moins de contrôle sur la température et les coûts de chauffage.

Faire confiance à un bureau d’étude s’avère indispensable pour choisir une solution de chauffe adaptée pour répondre à des objectifs de confort et d’économies d’énergie.

Alexandre Stoecklin
Alexandra Stoecklin

Diplômée d'un master en environnement, Alexandra a exercé pendant quinze ans dans des bureaux d'études techniques.

Depuis 4 ans, elle est rédactrice web spécialisée sur les sujets liés à l'énergie et l'environnement. Passionnée par les enjeux de la transition énergétique, elle associe sa plume à son expertise pour rédiger des contenus qui répondent aux enjeux des entreprises.