Second plus gros consommateur d’énergie après les commerces, les bureaux présentent des besoins énergétiques considérables à optimiser pour répondre aux objectifs nationaux. Quel est le plus important poste de dépense d’énergie d’une surface administrative ? Comment réduire la consommation d’énergie des bureaux ? Des aides financières sont-elles à la portée des gestionnaires de bureaux ?

Consommation énergétique des bureaux : chiffres clés et évolution

Consommation d'énergie des bureaux : chiffres clés, enjeux, et solutions

Même si les surfaces administratives utilisent 23 % de la consommation d’énergie totale du tertiaire, la consommation énergétique des bureaux en France a connu une baisse ces dernières années.

Selon le baromètre 2022 de l’observatoire de l’immobilier durable (OID), les bâtiments de bureaux ont enregistré une consommation moyenne de 146 kWhEF/m²/an d’énergie finale en 2021, soit une diminution de près de 9 % par rapport à 2020.

En toute logique, les consommations d’énergie des bureaux rénovés ou construits après 2008 (152 kWh/m²/an) consomment moins d’énergie que les bâtiments anciens (190 kWh/m²/an).

2624 kWhEF/occ.an en 2022 : cette valeur repose sur une surface par poste de travail d’un bureau standard de 18 m² établie par l’arrêté modificatif du dispositif éco énergie tertiaire (DEET) de janvier 2021.

Cette tendance s’explique en partie par les mesures prises afin de répondre aux objectifs du décret tertiaire.

En ce sens, 23 % des actifs de bureaux échantillonnés sont déjà en conformité avec les valeurs cibles à atteindre à l’horizon 2030. En outre, 30 % supplémentaires devraient tendre vers cette valeur absolue d’ici 2030 après la réalisation d’opérations visant à réduire la consommation d’énergie des entreprises.

Néanmoins, au regard des objectifs de la stratégie nationale bas carbone mise à jour en 2020, une diminution annuelle moyenne d’émissions de GES de l’ordre de 4,5 % minimum est requise dans les bâtiments administratifs. L’étude montre que cette diminution n’atteint que 2,2 % entre 2020 et 2021.

Ces données soulignent l’importance de poursuivre les efforts en matière d’efficacité énergétique en entreprise pour atteindre les objectifs fixés et contribuer à la transition énergétique.

Impact de la COVID-19

Le baromètre 2022 de l’OID porte sur l’année 2021, une année marquée par la prédominance du télétravail en réponse aux mesures sanitaires prises pendant la crise de la COVID-19. Ainsi, de nombreux bureaux sont restés vacants une bonne partie de l’année avec un retour à la normale à partir de septembre 2021. Ces résultats sont donc à considérer avec précaution.

Quels sont les principaux postes de dépenses énergétiques dans les bureaux ?

Dans les bureaux, les principaux postes de dépenses énergétiques sont les suivants :

  • le chauffage (environ 40 % de la consommation totale) constitue le poste le plus énergivore, notamment dans les bâtiments mal isolés. Les pertes thermiques sont dues à une isolation insuffisante, des fenêtres non étanches ou des systèmes de chauffage obsolètes ;
  • l’éclairage (environ 10 %) dans les espaces de travail est constant. L’utilisation d’ampoules énergivores, un mauvais positionnement ou une faible luminosité naturelle peuvent contribuer à une surconsommation ;
  • la climatisation et la ventilation (environ 25 %) améliorent le confort des occupants et sont particulièrement sollicitées en été. Une gestion inadéquate ou un entretien insuffisant expliquent une consommation d’énergie excessive dans les bureaux ;
  • les équipements numériques et informatiques (environ 15 %), comme les ordinateurs, imprimantes, serveurs et autres appareils électroniques, consomment de l’énergie en continu, surtout lorsqu’ils restent allumés ou en veille en dehors des heures de travail.

Des postes secondaires contribuent à alourdir la consommation d’électricité en entreprise, comme les ascenseurs, la production d’eau chaude sanitaire et les équipements auxiliaires de cuisine.

Comment réduire la consommation d’énergie des bureaux ?

Optimiser la consommation d’énergie dans les bureaux nécessite une approche globale. Voici des actions concrètes et stratégiques pour y parvenir.

Les économies sur le chauffage

Premier poste de dépense énergétique des bureaux, le chauffage doit être régulé. Chauffer les bureaux à 19 °C est largement suffisant pour bénéficier d’un bon confort de travail.

En ce sens, l’installation de thermostats connectés ou programmables facilite le contrôle de la température en fonction des horaires d’occupation.

De plus, l’isolation thermique des bâtiments représente un levier essentiel, car une bonne isolation des murs, fenêtres, dalles et toitures réduit les pertes thermiques.

Le choix des éclairages

Remplacer les ampoules classiques par des LED basse consommation réduit la consommation d’énergie des bureaux liée à l’éclairage de 70 à 90 %.

De plus, le positionnement des luminaires est à étudier afin que l’énergie consommée soit réellement utilisée pour les besoins des employés et non à des fins décoratives.

En outre, exploiter au maximum la lumière naturelle, grâce à un agencement réfléchi des bureaux, et installer des détecteurs de présence dans les espaces communs représentent également des solutions d’efficacité énergétique pertinentes.

L’installation d’une ventilation performante

Une ventilation mal gérée peut entraîner des surconsommations dans les bureaux.

En revanche, les systèmes de ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux permettent de récupérer la chaleur de l’air extrait pour préchauffer l’air entrant.

Ainsi, les besoins énergétiques diminuent et la qualité de l’air s’améliore pour un plus grand confort de travail dans les bureaux.

L’usage modéré de la climatisation

La climatisation est un autre poste énergivore pour les bureaux.

Pour en limiter l’usage, maintenir une température raisonnable, autour de 25 °C en été, s’impose, tout comme l’utilisation de protections solaires passives, telles que les stores ou les films réfléchissants sur les fenêtres.

La mise en place d’un monitoring énergétique

Un système de suivi de la performance énergétique en temps réel permet d’identifier rapidement les gaspillages et d’ajuster les usages liés à la consommation d’énergie des bureaux.

Cette démarche aide à fixer des objectifs précis et à mesurer les progrès réalisés.

La limitation des équipements numériques

Même en veille, les équipements informatiques consomment de l’énergie. Indispensables au travail de bureau, ils doivent être utilisés selon des pratiques écoresponsables.

Encourager l’utilisation d’équipements plus économes et mutualiser les appareils, comme les imprimantes, sont des mesures faciles qui n’impactent ni la productivité ni la qualité du travail.

L’importance de l’implication des collaborateurs

Sensibiliser les équipes aux gestes simples, comme éteindre les lumières en quittant une pièce ou débrancher les chargeurs inutilisés, peut faire une réelle différence à long terme. En outre, il convient d’interroger les collaborateurs sur leur ressenti en matière de confort. Souvent, des besoins thermiques opposés au sein d’un même local peuvent créer des conflits qui impactent autant l’ambiance du bureau que les consommations d’énergie.

Quelles réglementations visent à réduire la consommation d’énergie des bureaux ?

La réglementation visant à réduire la consommation énergétique des bureaux repose sur plusieurs textes et dispositifs législatifs en France.

Le décret tertiaire ou dispositif éco-énergie tertiaire

Introduit dans le cadre de la loi ÉLAN de 2018, le décret tertiaire impose des obligations strictes aux bâtiments tertiaires, tels que les bureaux, de plus de 1000 m2.

Selon la méthode de calcul en valeur relative (Crelat), une réduction progressive des consommations énergétiques par rapport à une année de référence définie entre 2010 et 2022 est attendue :

  • – 40 % d’ici 2030 ;
  • – 50 % d’ici 2040 ;
  • – 60 % d’ici 2050.

Les propriétaires et gestionnaires de bureaux doivent déclarer leurs consommations chaque année sur la plateforme OPERAT et justifier les actions mises en place pour atteindre ces objectifs.

Valeur absolue (Cabs) pour les bureaux

Pour atteindre les objectifs du décret tertiaire, les gestionnaires de bureau choisissent entre la méthode en valeur relative (Crelat) et la méthode en valeur absolue (Cabs). Cette dernière impose des seuils de consommation en énergie finale pour les bâtiments de bureaux définis dans l’arrêté valeur absolue I du 24 novembre 2020 pour l’échéance 2030.

La réglementation environnementale (RE 2020)

Entrée en vigueur en 2022, la RE 2020 remplace la RT 2012.

Elle s’applique principalement aux bâtiments neufs, mais elle influence également les rénovations dans les bureaux. En ce sens, elle complète le décret tertiaire, car elle affiche les mêmes objectifs de réduction des consommations énergétiques.

En effet, elle impose des seuils stricts de consommation d’énergie primaire et promeut les bâtiments de bureaux à énergie positive (BEPOS).

L’audit énergétique obligatoire

Les entreprises de bureaux de plus de 250 salariés ou avec un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros sont tenues de réaliser un audit énergétique tous les quatre ans.

Cette étude thermique identifie les postes de consommation les plus énergivores et propose des solutions d’amélioration. Elle représente un outil indispensable préalable à la planification d’opérations d’efficacité énergétique pour optimiser la consommation d’énergie des bureaux.

Quelles aides financières soutiennent les travaux d’optimisation des consommations dans les bureaux ?

Entreprise du tertiaire, un bâtiment administratif peut bénéficier de plusieurs dispositifs d’aide pour optimiser la consommation d’énergie de ses bureaux :

  • la prime énergie dont le montant forfaitaire varie selon les opérations réalisées ;
  • les aides de l’ADEME pour les entreprises, comme le tremplin pour la transition écologique, le Fonds Chaleur ou encore France 2030 ;
  • le prêt éco-énergie (PEE) de BpiFrance ;
  • les prêts verts Bpifrance et ADEME ;
  • les prêts verts des banques privées ;
  • les aides fiscales comme le crédit d’impôt pour la rénovation énergétique des bâtiments tertiaires ;
  • les aides locales.

Pourquoi se faire accompagner dans l’amélioration de la performance énergétique de ses bureaux ?

En tant que mandataire CEE et entreprise certifiée OPQIBI 1905, Opéra Énergie accompagne les propriétaires et gestionnaires de bureaux à plusieurs étapes de leur processus de réduction des consommations d’énergie.

Nos experts réalisent en premier lieu un audit énergétique indispensable pour identifier les sources de gaspillage énergétique et prévoir les mesures les plus urgentes pour limiter les consommations. Nous ciblons les actions qui permettent de consommer moins le plus rapidement possible, tout en bénéficiant de primes énergie pour ces travaux.

En outre, nous guidons les acteurs du secteur administratif dans l’atteinte de leurs objectifs pour répondre aux obligations du décret tertiaire tout au long de leur transition énergétique.

Alexandre Stoecklin
Alexandra Stoecklin

Diplômée d'un master en environnement, Alexandra a exercé pendant quinze ans dans des bureaux d'études techniques.

Depuis 4 ans, elle est rédactrice web spécialisée sur les sujets liés à l'énergie et l'environnement. Passionnée par les enjeux de la transition énergétique, elle associe sa plume à son expertise pour rédiger des contenus qui répondent aux enjeux des entreprises.