Les professionnels sont eux aussi invités à s’investir pour l’environnement. Plusieurs solutions sont à leur portée, dont la mise en place d’une trajectoire carbone. Objectif : définir des actions à mettre en place pour réduire son impact carbone et ses émissions de gaz à effet de serre. Les bénéfices sont multiples, tant pour l’environnement que pour l’entreprise. Plusieurs méthodes existent, dont une de référence : la Science-Based Targets Initiative (STBI).

Définition de la trajectoire carbone

Trajectoire carbone

Une trajectoire carbone est un plan dans lequel vont être définies des actions permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) dues à une activité. Il peut définir plusieurs objectifs à atteindre, comme la neutralité carbone par exemple, et les moyens pour y arriver.

La France a défini une trajectoire carbone à l’échelle nationale : la SNBC ou Stratégie Nationale Bas-Carbone, mise en place en 2015 vise à accentuer la décarbonation à l’échelle nationale. Elle s’inscrit dans la volonté de la France d’atteindre la neutralité carbone en 2050, à savoir le net-zéro émission.

La trajectoire carbone de l’entreprise : un moyen de réduire ses émissions de GES

Les entreprises peuvent elles aussi mettre en place une trajectoire carbone. Car les professionnels sont eux-aussi émetteurs de GES. Selon les chiffres du Ministère du développement durable de 2020 rapportés par la BPI :

  • Le secteur des transports (28,7% des émissions de GES) ; 
  • Le secteur de l’agriculture (20,9% des émissions de GES) ; 
  • Le secteur de l’industrie manufacturière et de la construction (19,2 % des émissions de GES)

Pourquoi mettre en place une trajectoire carbone en entreprise ?

Les intérêts pour une entreprise de mettre en place une trajectoire carbone sont multiples :

S’engager pour l’environnement

En effet, mettre en place une trajectoire carbone permet à une entreprise de réduire son impact sur l’environnement et plus largement sur le réchauffement climatique. Un moyen de participer à l’effort collectif et de donner une belle image de son entreprise.  

Plus d’efficacité énergétique

Au-delà de l’aspect environnemental et même réglementaire, mettre en place une trajectoire carbone peut permettre de faire d’importantes économies d’énergies. Plus d’efficacité énergétique va permettre une réduction de ses factures d’électricité et de gaz. Un bon point financier.

Respect de la SNBC

La SNBC a été mise en place par la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV). Elle fixe des orientations mais donne aussi des recommandations, en fonction des secteurs d’activité. Des objectifs à court/moyen terme sont également fixés : les budgets carbone.

Anticiper de nouvelles réglementations

Les lois concernant les émissions de gaz à effet de serre devraient être de plus en plus dures dans les années à venir. Mettre en place une trajectoire carbone peut permettre de les anticiper et ne pas avoir à mettre en place de trop importantes modifications le moment venu.

Comment définir une trajectoire carbone ?

Plusieurs étapes sont nécessaires à la mise en place d’une trajectoire carbone dans une entreprise. Il peut être judicieux, dans un premier temps, de faire un état des lieux via un bilan carbone et un audit énergétique. En ayant connaissance de l’empreinte carbone de son entreprise, il sera plus simple de définir des objectifs atteignables et de connaître les éléments qui émettent le plus.

Il convient ensuite de fixer des objectifs. Ces derniers doivent être ambitieux mais rester atteignables. Ils peuvent être régulièrement réévalués, en fonction des progrès déjà réalisés mais aussi pour s’assurer que les mesures prises sont efficaces. En fonction, des ajustements peuvent être menés. Plusieurs sociétés proposent un accompagnement pour définir la trajectoire carbone la plus adaptée, avec des objectifs atteignables.

À noter : Le bilan carbone, une obligation ?

La réalisation d’un bilan d’émissions de gaz à effet de serre est obligatoire pour certaines entreprises. Il doit être renouvelé tous les 4 ans pour

  • les entreprises de plus de 500 salariés en métropole ;
  • et 250 salariés en outre-mer.

Il est à renouveler tous les 3 ans pour les services de l’État, les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants et les établissements publics et autres personnes morales de droit public de plus de 250 agents.

Les trajectoires STB (Science-Based Targets)

Ce collectif lancé en 2015 est composé du Carbon Disclosure Project (CDP), du Global Compact des Nations Unies, du World Ressource Institute (WRI) et du World Wildlife Fund (WWF).

Les STB ou STBi (pour Science-Based Targets initiative) sont des trajectoires basées sur des données scientifiques en français. Des stratégies de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont proposées, en fonction des dernières découvertes et préconisations scientifiques (par exemple, les recommandations du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Leur avantage : la fourniture d’un cadre de référence et de méthodologie pour atteindre ses objectifs, en fonction des secteurs d’activité.

La méthode de Net Zero Initiative (NZI)

D’autres méthodes existent, comme la NZI. Pour celle-ci, c’est la neutralité carbone collective qui est visée. Elle fonctionne selon un référentiel de plusieurs principes ou commandements, censés permettre la mise en place d’une stratégie climat pour les professionnels, tout en étant alignés avec les enjeux planétaires et les découvertes scientifiques.

Trois piliers structurent le passage à l’action des entreprises :

  • la réduction des émissions directes et indirectes de l’entreprise ;
  • la réduction de l’empreinte carbone et des émissions des autres entreprises, par un processus de compensation carbone via le financement de projets bas-carbone notamment ;
  • et enfin la participation à la séquestration carbone, en augmentant les puits de carbone.

Les CEE : un levier pour financer sa trajectoire carbone

Les travaux d’efficacité énergétique et de rénovation thermique permettent aux entreprises de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Pour financer cette diminution des émissions de CO2, elles peuvent avoir recours aux CEE (Certificats d’Economies d’Energie). Instrument de la transition énergétique, les CEE ont permis la mise en place de prime énergie pour financer des opérations de travaux en entreprise. Ils sont ouverts à tous et proposés par les fournisseurs d’énergie ou d’autres acteurs privés.

Caroline Dusanter
Caroline Dusanter

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.