Début novembre 2025, le marché de gros de l’électricité, le marché spot, enregistre une chute sans précédent. Le prix moyen s’est établi à 30,00 €/MWh. Le 4 novembre 2025, la volatilité du marché s’est illustrée : le prix moyen a plongé à 21,00 €/MWh, contre 46,00 €/MWh la veille. Un écart spectaculaire, accentué par un épisode rare : un prix négatif enregistré à 00h45, sur un créneau de 15 minutes. Mais alors, la baisse du prix de l’électricité va-t-elle se poursuivre ?
Pourquoi une baisse du prix de l’électricité fin 2025 ?
Sur les marchés spot, le prix de l’électricité baisse parfois très fortement comme cela a pu se produire fin novembre. Des baisses importantes qui conduisent parfois à un prix du MWh négatif.
Depuis le début de l’année 2025, 493 heures de prix nuls ou négatifs ont été enregistrées sur le marché de gros, soit une hausse de près de 40 % par rapport à 2024. Cela signifie que le prix de l’électricité a été inférieur ou égal à zéro, obligeant les producteurs à payer pour écouler leur production. Ce phénomène, autrefois exceptionnel, devient désormais structurel dans un mix électrique de plus en plus renouvelable.
Les causes sont bien identifiées :
- Une forte production solaire et éolienne, notamment lors des week-ends et des journées ensoleillées ou venteuses, où la demande reste faible ;
- Un manque de flexibilité du système, encore peu doté en solutions de stockage ou en mécanismes de pilotage de la demande ;
- Des contrats de soutien (Obligation d’Achat, Complément de rémunération) qui incitent certains producteurs à maintenir leur production même lorsque le signal de prix est négatif.
En comparaison européenne, la France se rapproche ainsi de la situation déjà observée en Allemagne ou aux Pays-Bas, où les prix négatifs sont devenus fréquents depuis plusieurs années. Cette évolution illustre la montée en puissance rapide des renouvelables, mais aussi la nécessité d’un réseau plus flexible, capable d’absorber les excédents d’électricité à certains moments de la journée.
Y a-t-il une baisse du prix de l’électricité en France depuis 20 ans ?
Peut-on pour autant affirmer que le prix de l’électricité baisse sur le long terme ? Pas vraiment. Si les prix de gros connaissent des épisodes de forte baisse ponctuelle, l’évolution moyenne sur 20 ans reste orientée à la hausse.
La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) le montre dans ce graphique : les tarifs réglementés de vente (TRV) ont augmenté de manière continue depuis 2015, sous l’effet conjugué de la hausse des coûts de production, de transport, et des taxes. Ils sont connus un pic pendant la crise de l’énergie entre 2021 et 2024.
Malgré les récentes accalmies, le prix moyen du kWh pour les copropriétés comme pour les entreprises demeure bien supérieur à son niveau d’avant-crise.
Baisse ou hausse du prix de l’électricité en 2026 ?
Sur les marchés de gros, le prix de l’énergie est très volatil. L’évolution des prix n’est pas la même sur les marchés spot et les marchés à terme.
Pour rappel, le marché spot de l’électricité, aussi appelé marché de gros, est l’endroit où l’électricité est échangée pour une livraison quasi immédiate (le lendemain ou le jour même). Les prix y varient heure par heure selon l’offre (production) et la demande (consommation). Ces fluctuations influencent ensuite le coût de l’électricité pour les fournisseurs et donc pour les entreprises. Le marché à terme de l’électricité, ou marché “futures”, permet d’acheter ou de vendre de l’électricité à un prix fixé à l’avance pour une livraison future (dans un mois, un trimestre ou une année). Contrairement au marché spot, il ne s’agit donc pas d’échanges immédiats mais d’anticipations.
Une hausse sur les marchés spot en 2026 ?
Avec une tendance plutôt à la hausse, malgré une baisse récente du prix de l’électricité, comment anticiper les mois à venir ? La fin de l’ARENH au 31 décembre 2025 rebat évidemment les cartes. Dans ce contexte, il y a fort à parier sur une hausse des prix de l’électricité. En effet, le prix du MWh d’électricité nucléaire au montant de l’ARENH était de 42 €. Avec le VNU (Versement Nucléaire Universel), EDF pourra vendre l’électricité nucléaire à un prix du MWh autour de 66,08€/MWh.
Une baisse sur les marchés à terme en 2026 ?
Sur les marchés à terme, les évolutions observées sur le “Cal-26” ou le “Cal-27” traduisent les anticipations de prix pour les années 2026 et 2027. On note une légère baisse du prix de l’électricité engagée en 2025 pour les années à venir. En effet, depuis le mois de juin si l’on regarde les chiffres de EEX la bourse de l’électricité. La baisse reste légère difficile de savoir si elle se poursuivra et/ou si les prix de l’électricité se stabiliseront dans le temps.
| Produit / Date | 30 mai 2025 | 15 juin 2025 | 30 juin 2025 | 21 juillet 2025 | 1er août 2025 | 15 août 2025 | 1er septembre 2025 | 15 septembre 2025 | 1er octobre 2025 | 14 octobre 2025 | 3 novembre 2025 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Cal-26 | 60,25 | 66,20 | 62,05 | 62,36 | 62,32 | 60,05 | 60,13 | 58,46 | 56,15 | 56,90 | 55,30 |
| Cal-27 | 59,18 | 63,00 | 60,81 | 61,36 | 60,47 | 58,42 | 59,50 | 58,51 | 58,27 | 58,88 | 57,71 |
Et à horizon 2030 : le prix de l’électricité va-t-il baisser ?
A priori, non. Selon une étude menée en 2017 pour le Commissariat général au développement durable (CGDD) du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer et diffusée par Statista, le tarif final de l’électricité pourrait atteindre 128,3 € le MWh d’ici 2030. L’étude n’est cependant pas très récente.
Dans une autre étude menée par la Cour des Comptes, l’injection dans le réseau des énergies renouvelables a généré une diminution relative du prix de gros de 11 à 15 % entre 2016 et 2020, alors même que leur proportion dans le bouquet énergétique français restait inférieure à 11 %. En pratique, chaque pourcentage supplémentaire d’énergies renouvelables correspondrait à une baisse moyenne d’environ 1,6 % du coût de l’électricité.
Difficile donc de dire si l’électricité baissera sur le long terme. Cela dépendra de la hausse de la demande et de l’évolution de la production dans le temps.
Comment faire baisser le montant de sa facture d’électricité professionnelle ?
Il n’est pas facile de savoir comment va évoluer le prix de l’énergie sur les marchés spot et sur les marchés à terme. Pour protéger sa trésorerie, il convient d’acheter l’électricité au bon moment en se faisant accompagner par un courtier.
Baisse du prix de l’électricité : et si vous changiez de fournisseur ?
Pour faire baisser sa facture d’énergie, le premier élément à regarder reste son contrat. En effet, avec l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité, il est possible de trouver un fournisseur d’énergie moins cher. Dans un contexte de prix mouvants, le recours à un courtier en énergie, comme Opéra Energie, est aujourd’hui l’un des meilleurs moyens pour comparer les offres d’énergie.
On distingue plusieurs types d’offres pour les professionnels :
| Type d’offre | Principe | Avantages | Points de vigilance |
|---|---|---|---|
| Offre à prix fixe | Le prix du kWh reste identique pendant toute la durée du contrat, quelle que soit l’évolution du marché. | Budget prévisible et protection contre la volatilité des prix. | Peut être moins compétitive si les prix de marché baissent. |
| Offre à prix indexé | Le tarif suit les variations du marché de gros de l’électricité. | Permet de bénéficier des baisses conjoncturelles de prix. | Expose l’entreprise à des hausses soudaines du marché. |
| Offre “bloc + spot” | Une partie du volume est sécurisée à prix fixe, l’autre est indexée sur le marché spot. | Combine sécurité et flexibilité, adaptée aux grands consommateurs. | Nécessite un bon suivi de la consommation et du timing d’achat. |
En s’appuyant sur l’expertise d’un courtier en électricité, il est possible de choisir le contrat le plus adapté à son activité professionnelle.
Bon à savoir : Une offre à prix fixe permet-elle de protéger sa facture en cas de hausses des prix ?
Une offre à prix fixe permet à une entreprise de se protéger efficacement contre les hausses du prix de l’électricité. Le principe est simple : le tarif du kWh est bloqué pendant toute la durée du contrat, généralement entre un et trois ans, quelle que soit l’évolution des marchés de gros. Cette stabilité offre une visibilité budgétaire précieuse, notamment en période de forte volatilité, comme celle que le marché connaît depuis la crise énergétique. En cas de hausse brutale du prix du MWh, l’entreprise ne subit aucune répercussion sur sa facture. En revanche, si les prix de marché baissent, elle ne bénéficie pas de cette diminution, son tarif restant inchangé jusqu’à la fin de l’engagement.
Zoom sur l’électricité verte
Changer de contrat, c’est aussi l’occasion d’opter pour une électricité verte. De plus en plus d’entreprises choisissent aujourd’hui des offres d’électricité d’origine renouvelable (solaire, éolienne ou hydraulique), qui ne sont plus synonymes de surcoût. Au contraire, elles se révèlent souvent plus compétitives, notamment lorsque les prix de gros sont tirés vers le bas par les renouvelables.
Optimiser la fiscalité sur l’énergie
La fiscalité sur l’électricité constitue une part importante de la facture. Pour réduire le budget énergie, il est important de connaître les possibilités d’exonération d’accise sur l’électricité. Principale taxe sur l’électricité, elle est portée à 25,79 € en 2025. Elle peut faire l’objet d’une exonération pour les entreprises électro-intensives ou certains secteurs spécifiques comme les boulangeries.
Concernant le prix du gaz, vous pouvez en savoir plus en consultant cet article : cours du gaz en novembre 2025.
Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.
Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.
