Dans un commerce alimentaire, un restaurant ou un hôtel, les groupes de production de froid représentent souvent une partie importante de la facture d’électricité. Pour améliorer les performances énergétiques de son local commercial, il est possible de mettre en place une installation frigorifique utilisant du CO2 subcritique ou transcritique. Ces travaux peuvent être pris en charge via les Certificats d’Economies d’Energie (CEE). Pour cela, il faudra respecter la fiche standardisée BAT EQ 117.

Fiche CEE BAT-EQ-117 : Quels critères à respecter ?

Les fiches d’opérations standardisées créées notamment par l’Ademe donnent un cadre de référence aux opérations de travaux éligibles aux CEE. Dans ce cadre, la fiche BAT-EQ-117 précise les exigences et standards de mises en place d’une installation frigorifique utilisant du CO2 subcritique ou transcritique.

Quelles sont les installations de production de froid de C02 subcritique ou transcritique éligibles ?

Comme le précise la Fiche CEE Tertiaire de l’Ademe, BAT-EQ-117 concerne le « remplacement d’une installation existante utilisant du R404a en circuit primaire ou dans toute l’installation, par une installation frigorifique utilisant le CO2 comme fluide en cycle transcritique ou subcritique (cascade ou frigoporteur) vers les terminaux (meubles frigorifiques, évaporateurs chambres froides, …) ».

On distingue plusieurs types d’installations éligibles.

1. Installation au CO2 frigoporteur subcritique

Dans ces appareils frigorifiques de production de froid utilisant le CO2 subcritique, le fluide caloporteur (CO2 liquide) monte en température puis est pressurisé par un compresseur sans pouvoir se transformer en gaz. Il est utile pour des dispositifs de réfrigération très basse température. 

Il est également possible d’opter pour des équipements fonctionnant avec du CO2 subcritique en cascade. En plus du CO2, on fait appel à un autre fluide comme l’ammoniac pour assurer une production de froid à température négative.

2. Installation au CO2 transcritique

Une installation au CO2, utilise le CO2 refroidi en passant par un compresseur et un évaporateur. Cela permet d’alimenter des chambres froides ou des congélateurs.

Décorder les fiches d’opérations standardisées

Les fiches standardisées sont toutes nommées sur le même modèle. On peut les identifier grâce à leurs lettres et chiffres : 

  • BA (BÂtiment Tertiaire) ; 
  • EQ (Equipement) ;
  • 117, le numéro unique sur les travaux à mener.

Pourquoi installer un système frigorifique au CO2 transcritique ou subcritique ?

Le recours à une installation au CO2 transcritique ou subcritique permet d’éviter l’utilisation de gaz réfrigérant polluants comme les hydrofluorocarbures (HFC). Ils entrent dans la catégorie des gaz à effet de serre définis par le protocole de Kyoto et contribuent au réchauffement climatique. Cela permet donc d’améliorer son bilan carbone d’entreprise.

Ces appareils récents sont également plus performants que des frigidaires ou groupes de production de froid relativement anciens. Cela permet donc de réduire la facture d’électricité professionnelle

BAT-EQ-117 : quelles économies d’énergie en kWh cumac ?

Les économies d’énergie générées par les opérations de travaux de CEE sont calculées en kWh cumac. Pour l’opération BAT-EQ-177, on peut mesurer de plusieurs manières le nombre de kWh cumac engendrés :

kWh cumac d’une installation de CO2 subcritique frigoporteur = 7 100 kWh cumac x Puissance frigorifique positive installée en kW

kWh cumac d’une installation de CO2 transcritique frigoporteur = 8 600 kWh cumac x Puissance frigorifique négative installée en kW

Prenons un exemple. Un petit commerce du tertiaire remplace son installation par une chambre froide de 15 m3 d’une puissance positive est de 2300 W, soit 2,3 kW utilisant du CO2 subcritique. Il pourra obtenir 16 330 kWh cumac grâce aux Certificats d’Economies d’Energie.

BAT-EQ-117 : quel montant en euros ?

Cela dépend de la taille de votre entreprise et des travaux réalisés.

Pour les PME

Les petites et moyennes entreprises ne peuvent pas générer un très gros volume de CEE. C’est pourquoi, les opérateurs CEE tertiaire proposent souvent un barème fixe octroyé sous forme d’une  prime énergie. Ils aident les pros à mener leurs travaux puis récupèrent les CEE associés. Par la suite, ils les valorisent auprès du « Pôle National des Certificats d’Économies d’Énergie » (PNCEE). Le montant de la prime varie selon l’opérateur choisi. Il convient donc de comparer les primes CEE avant de se lancer dans les travaux.

Pour le grand tertiaire

Les entreprises du grand tertiaire pouvant réaliser au moins 20 GWh cumac peuvent accéder aux marchés des CEE directement. Sur ce marché, ils peuvent valoriser les CEE sur le même principe que la bourse, selon les normes édictées par le registre Emmy. De cette manière, ils peuvent financer leurs travaux d’efficacité énergétique en entreprise.

Caroline Dusanter
Caroline Dusanter

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.