Prise de conscience environnementale, flambée des prix de l’énergie, difficulté d’approvisionnement, améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments représente un enjeu majeur. Comment mesure-t-on l’efficacité énergétique d’un bâtiment ? Quelles sont les étapes d’optimisation de la performance dans le bâti ? Quelles sont les aides disponibles ?

Comment définir l’efficacité énergétique des bâtiments ?

Efficacité énergétique des bâtiments

L’efficacité énergétique des bâtiments correspond au rapport entre l’énergie reçue par l’ensemble du système et l’énergie réellement consommée. Plus le rapport est faible, moins le bâtiment subit de perte d’énergie.

Optimiser l’efficacité énergétique d’un bâtiment revient à minimiser la consommation d’énergie tout en maintenant le confort et la fonctionnalité. Mais à quels critères s’intéresser pour y parvenir ?

Entreprises et copropriétés doivent s’attacher à réduire leurs consommations, mais aussi à restreindre l’énergie entrante.

Pour appréhender l’efficacité énergétique d’un système, l’architecture du bâtiment et son isolation sont à considérer en premier avant de mettre en place une technique performante et économe dont le suivi des consommations sera à réaliser.

Les derniers chiffres de l’efficacité énergétique dans le bâtiment en Europe

Selon l’Ademe, en 2022, le secteur du bâtiment représente 44 % de l’énergie consommée à l’échelle du territoire, soit presque la consommation de l’industrie et celle des transports cumulées. À l’échelle de l’Europe, le bâti utilise 40 % de la consommation finale d’énergie.

La directive européenne relative à l’efficacité énergétique prévoit un objectif global d’amélioration de l’efficacité énergétique d’au moins 32,5 % à l’horizon 2030, tous secteurs d’activités confondus.

Les paramètres à considérer dans l’efficacité énergétique des bâtiments

En entreprise ou au sein d’une copropriété, les principaux critères à considérer pour optimiser l’efficacité énergétique du bâti sont similaires :

  • les travaux de rénovation énergétique comme l’isolation thermique représentent le premier poste à analyser pour réduire les déperditions d’énergie et assurer un confort thermique aux occupants ;
  • la mise en place d’une ventilation performante contribue à une qualité de l’air améliorée qui chauffe plus rapidement et efficacement ;
  • les équipements, d’autant plus dans le tertiaire, sont à choisir pour leur caractère économe et durable. Une attention particulière sera portée au chauffage et à la production d’eau chaude qui représentent jusqu’à 75 % de la facture d’énergie dans le résidentiel ;
  • l’éclairage représente également un poste essentiel à analyser pour améliorer l’efficience énergétique d’un bâtiment.

Point d’attention dans le neuf

Pour les nouvelles constructions, l’orientation du bâtiment sera le premier point d’étude pour profiter des apports solaires naturels sans craindre la surchauffe estivale. Dans ce contexte, les protections solaires constituent des éléments indispensables à prévoir lors de la conception et de l’aménagement du bâtiment.

Le contexte et les enjeux de l’efficacité énergétique des bâtiments

L’agence internationale de l’énergie a signalé un ralentissement dans l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments en 2023, avec une progression de l’intensité énergétique estimée à 1,3 %, contre 2 % en 2022.

Ainsi, la France doit accélérer ses efforts pour atteindre ses objectifs de décarbonation en rénovant ses parcs immobiliers et tertiaires.

Les atouts de l’efficacité énergétique des bâtiments

Améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments offre de multiples avantages dans tous les secteurs d’activité :

  • des économies sur les factures d’énergie ;
  • une diminution des frais d’entretien et de maintenance, grâce à une gestion technique du bâtiment (GTB) efficace ;
  • une meilleure stabilité d’approvisionnement ;
  • une réduction des émissions de GES ;
  • des bâtiments plus respectueux de l’environnement ;
  • une plus grande compétitivité des entreprises.

Quelles sont les différences entre l’efficacité énergétique et la sobriété énergétique ?

Tandis que l’efficacité énergétique s’attache à concevoir et à aménager des bâtiments plus performants et économes, la sobriété énergétique se réfère aux habitudes de consommation. En concertation avec l’Ademe, le gouvernement a ainsi lancé un plan national de sobriété énergétique qui va de pair avec la rénovation et la construction de bâtiments plus économes.

Quels sont les 7 leviers d’amélioration de l’efficacité énergétique d’un bâtiment ?

Réduire les consommations d’énergie d’un bâtiment tertiaire ou industriel implique de travailler sur plusieurs axes complémentaires qui seront choisis en fonction de chaque cas.

1. Construire et rénover avec des matériaux durables et performants

Pour être efficace, un bâtiment doit être conçu avec des matériaux durables et performants.

En rénovation, comme dans le neuf, les matériaux isolants et de construction doivent présenter une excellente performance énergétique combinée à une faible conductivité thermique.

Dans la même logique, l’isolation des murs, des toitures et des sols, constitue la première action de performance énergétique à instaurer pour réduire les pertes d’énergie.

Enfin, les menuiseries, double ou triple vitrage, améliorent l’isolation thermique et acoustique, tout en assurant une bonne étanchéité à l’air.

2. Choisir des équipements économes et adaptés aux besoins du bâtiment

L’équipement des bâtiments résidentiels et tertiaires doit privilégier des techniques économes.

Pompe à chaleur, chaudière à biomasse, centrale de cogénération, la technique choisie pour chauffer le bâtiment prend en compte les besoins et les contraintes d’utilisation. De même, en ce qui concerne la production d’eau chaude sanitaire qui selon l’Ademe peut représenter jusqu’à 12 % de la facture d’énergie.

Seul un expert de l’efficacité énergétique des bâtiments peut définir, en concertation avec le maître d’ouvrage et sur base d’un audit préalable, les équipements de chauffe adéquats.

Enfin, la pose d’une ventilation double flux contribue à réduire les besoins en chauffage tout en renouvelant l’air pour un plus grand confort au quotidien.

3. Opter autant que possible pour l’usage des énergies renouvelables

Privilégier le recours aux énergies renouvelables s’impose pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments.

En effet, des systèmes comme les panneaux solaires, les pompes à chaleur ou les centrales à biomasse permettent de produire de la chaleur, voire de l’eau chaude sanitaire, à partir d’un combustible gratuit, renouvelable et écologique.

Pour répondre aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France, l’utilisation des énergies renouvelables devient incontournable.

4. Mesurer et contrôler ses consommations d’énergie

Les écocompteurs connectés constituent des outils efficaces pour un suivi précis de la consommation énergétique.

Ces instruments surveillent divers aspects de la consommation, tels que :

  • le chauffage ;
  • le refroidissement ;
  • la production d’eau chaude sanitaire ;
  • la ventilation,
  • l’éclairage ;
  • l’utilisation des prises de courant ;
  • les consommations d’eau et de gaz.

Les informations collectées sur la consommation énergétique sont présentées en euros ou en kilowattheures (kWh) et peuvent être consultées directement sur le dispositif ou à travers une application dédiée.

5. Mettre en place des systèmes de gestion et de management de l’énergie

Pour un bâtiment tertiaire, la mise en place d’une gestion technique du bâtiment (GTB) contribue à réduire les consommations d’énergie en optimisant le fonctionnement des équipements.

En outre, une maintenance préventive limite les risques de pannes qui impactent la productivité des entreprises.

Ces équipements de suivi intelligents permettent de répondre aux exigences du décret tertiaire et du décret BACS pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments.

6. Sensibiliser les usagers du bâtiment aux pratiques de consommation responsable

Utiliser un bâtiment économe implique que les usagers soient sensibilisés aux problématiques environnementales et économiques.

Le plan de sobriété national vise à informer et à éduquer aussi bien les copropriétaires que les professionnels à la bonne utilisation des équipements de leurs bâtiments.

7. Profiter des contraintes réglementaires pour améliorer la performance de son bâtiment

La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (TEPCV) et plus récemment la RE2020 ont pour objectif de créer un parc immobilier plus économe. Les objectifs sont doubles :

  • améliorer le confort des occupants ;
  • diminuer le montant des factures d’énergie aussi bien dans les maisons individuelles que les copropriétés.

En outre, la disparition annoncée des passoires thermiques à l’horizon 2034 signera la fin des logements indécents et énergivores (loi climat et résilience).

Dans le bâti tertiaire, le décret tertiaire ambitionne de réduire de 60 % les consommations d’énergie à l’horizon 2050 (sur base d’une année de référence choisie entre 2010 et 2019) pour rendre les entreprises plus économes et compétitives.

Toutes ces mesures contribuent à accélérer la transition énergétique de la France pour réduire la facture énergétique tout en gagnant en indépendance vis-à-vis de l’approvisionnement énergétique.

Quelles aides financières pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments ?

Si le gouvernement encourage professionnels et particuliers à réduire leurs consommations d’énergie, il soutient également les projets de rénovation énergétique à travers un arsenal d’aides financières. L’Ademe, les fournisseurs d’énergie et l’Agence nationale de l’habitat accompagnent les entreprises et les copropriétés avec plusieurs dispositifs, notamment la prime énergie des CEE et MaPrimeRénov Copropriété.

Efficacité énergétique d’un bâtiment : quand l’audit énergétique s’impose-t-il ?

Si un ou plusieurs leviers contribuent à améliorer l’efficacité énergétique d’un bâtiment, l’audit énergétique reste une étape incontournable pour savoir quelle direction prendre lors d’une rénovation efficace.

Dans le neuf, comme en rénovation, le processus qualité de commissioning intègre une étude de type audit énergétique en entreprise pour définir les actions de performance énergétique à initier au sein de l’entreprise.

Pour une résidence, le diagnostic technique global (DTG) obligatoire à partir du 1er janvier 2025 comprend aussi un audit énergétique en copropriété pour orienter les travaux à mettre en œuvre dans le bâtiment.

L’audit énergétique permet de déterminer les postes d’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments les plus utiles et de les hiérarchiser pour obtenir rapidement des résultats.

En copropriété, les opérations sont intégrées dans le plan pluriannuel des travaux (PPT) et un échéancier permet d’étaler les frais relatifs à ces optimisations énergétiques.

Dans le cas de bâtiments très énergivores, l’audit énergétique s’impose pour éviter d’investir dans des postes d’économies d’énergie dont le retour sur investissement serait faible.

Pourquoi se faire accompagner dans l’optimisation de l’efficacité énergétique de son bâtiment ?

Concevoir ou rénover un bâtiment d’envergure implique d’excellentes connaissances en performance énergétique des bâtiments.

Du choix des matériaux au suivi des économies d’énergie en passant par la sélection d’équipements performants, faire appel à un consultant en efficacité énergétique pour un projet de rénovation offre plusieurs avantages.

Ces professionnels de l’énergie apportent une connaissance technique approfondie pour évaluer et recommander des solutions optimales d’amélioration énergétique sur base d’un audit énergétique préalable.

Ainsi, ils contribuent à une meilleure rentabilité de l’investissement en identifiant les actions les plus pertinentes tout en garantissant la conformité avec les réglementations en vigueur.

De plus, un bureau en efficacité énergétique informe l’entreprise ou la copropriété sur les aides financières disponibles, puis assure un soutien dans le processus de demande de subventions.

Alexandre Stoecklin
Alexandra Stoecklin

Diplômée d'un master en environnement, Alexandra a exercé pendant quinze ans dans des bureaux d'études techniques.

Depuis 4 ans, elle est rédactrice web spécialisée sur les sujets liés à l'énergie et l'environnement. Passionnée par les enjeux de la transition énergétique, elle associe sa plume à son expertise pour rédiger des contenus qui répondent aux enjeux des entreprises.