Bien qu’une flambée des prix du gaz en France pour 2026 soit très peu probable, il semble également invraisemblable d’envisager une forte baisse. Il est vrai que certains facteurs de modération peuvent jouer, comme la capacité d’approvisionnement, ou la croissance moindre de la demande européenne.
Seulement, d’autres paramètres sont à prendre en compte, comme les tendances mondiales, les charges de service public et les coûts d’approvisionnement. Ces derniers imposent une pression à la hausse, ou au moins à la stabilisation ces prix à un niveau élevé. Le prix du gaz va-t-il baisser en 2026 ? Explorons les détails.
Tendances et évolution du prix du gaz en France
Historique des prix du gaz en France
Dans l’Hexagone, jusqu’à récemment, les tarifs réglementés de vente de gaz (TRVG) offraient une référence historique aux consommateurs, mais ces tarifs ont été supprimés le 30 juin 2023.
Depuis cette date, la CRE (Commission de Régulation de l’Energie) publie chaque mois un prix repère de vente de gaz naturel (PRVG). Ce prix repère comprend une part d’abonnement, ainsi qu’une part variable (prix au kWh). Ce tarif sert de repère indicatif, mais sans contrainte pour les fournisseurs.
Ainsi, depuis la disparition des TRVG, le marché français du gaz est devenu pleinement dérégulé. C’est ce qui rend les offres très dépendantes des contrats d’approvisionnement, des coûts de transport, de stockage, ou encore des choix commerciaux des fournisseurs.
Évolution des prix du gaz en France depuis 2015
Avant de s’intéresser au prix du gaz en 2026, regardons les évolutions. Voici un tableau indicatif retraçant les grandes tendances d’évolution tarifaires du gaz en France ces dernières années.
| Période | Tendance |
| 2015-2018 | Prix du gaz modérés, stabilité relative des tarifs réglementés |
| 2019-2021 | Hausse progressive, notamment sous l’effet des coûts de transport, de la fiscalité et de l’augmentation des coûts d’approvisionnement |
| 2022 | Fortes tensions énergétiques, flambée des prix du gaz (à cause de la crise européenne, guerre en Ukraine) |
| 2023 (1er semestre) | Prix réglementés élevés ; suppression des TRVG en juin 2023 |
| 2023 (2ᵉ semestre) à 2025 | Marché dérégulé, fluctuations mensuelles du PRVG publiés par la CRE (hausse notamment au début 2024 suivie d’une légère modération) |
À noter notamment qu’entre décembre 2023 et mars 2024, le prix repère TTC est passé de 125,91 €/MWh à 114,76 €/MWh. Cela correspond à une baisse d’environ 9 %, et ce, malgré l’augmentation de la TICGN en janvier 2024. Ce résultat montre qu’en fonction des coûts d’approvisionnement et des contraintes réglementaires, il y a une marge de fluctuations à la baisse.
Quelles évolutions en 2025 ?
Le prix du gaz a eu tendance à se stabiliser en 2025. Voici les évolutions sur les marchés à termes. Comme l’explique le fournisseur Vattenfall, en fin d’année, « Cette stabilité est permise grâce au remplissage des stocks de gaz à plus de 90 % en octobre 2025. »
Les risques et freins à une baisse du prix du gaz en 2026
Influence du contexte géopolitique sur le prix du gaz en 2026
Les aléas géopolitiques (ruptures d’approvisionnement, tensions entre États producteurs et États consommateurs) pèsent sur les anticipations. En cas de survenue d’une nouvelle crise, les coûts de sécurisation ou de diversification des sources peuvent renchérir les prix. C’est le cas par exemple avec l’approvisionnement russe, depuis la guerre en Ukraine, qui a fait flamber les coûts en 2022.
Influence du climat sur le prix du gaz en 2026
La demande en gaz pour le chauffage est très sensible aux conditions climatiques : par exemple, un hiver plus rigoureux mène à une surconsommation. Si jamais l’hiver 2025-2026 se révèle plus froid que la moyenne, la demande pourrait rebondir fortement. Cela pèserait sur les prix sur les marchés de gros puis se répercuterait sur les consommateurs.
Le cours du gaz ne sera pas le seul impacté. En France, le chauffage électrique étant très répandu, une baisse des températures entraine souvent une hausse des prix de l’électricité.
Coûts d’approvisionnement, transport et logistique
Le gaz en Europe dépend largement des importations. Les coûts de liquéfaction, d’acheminement, de transport maritime ou de transit sont sensibles aux prix énergétiques (prix du carburant, coût du CO₂, etc.). Toute remontée du coût du carburant ou des routes maritimes peut se répercuter sur le coût final.
Charges de service public et fiscalité
Les charges de service public de l’énergie (accise sur le gaz et électricité, notamment) atteindront 12,94 milliards d’euros en 2026, dont près de 9,7 milliards seront compensés par l’État. Ces charges comprennent le soutien au biométhane, à la cogénération gaz, etc. Cet élément réglementaire peut limiter la marge de baisse pour les fournisseurs, car une part importante de la facture est dictée par ces charges. De plus, la structure tarifaire de la distribution et du transport (fixée par la CRE) peut faire l’objet de révisions et d’ajustements, ce qui peut venir compenser des baisses de coûts.
Stratégie des fournisseurs
Les fournisseurs en France, dans un marché dérégulé, peuvent choisir de conserver une marge en n’appliquant pas pleinement les baisses de coût. Certains contrats à prix fixe peuvent “lisser” les variations, si bien que les consommateurs ne profitent pas immédiatement des baisses de marché. En effet, le prix repère de la CRE reste indicatif, sans garantie de répercussion directe.
Quels sont les prix actuels du gaz en France ?
Voici un tableau synthétique des derniers prix repères (PRVG) de vente du gaz pour novembre 2025, publiés par la CRE pour la zone GRDF.
| Cuisson/eau chaude | Chauffage | |||
| HT | TTC | HT | TTC | |
| Abonnement (en €/an) | 98,25 € | 134,14 € | 229,65 € | 330,80 € |
| Prix par kWh moyen (en €/kWh) | 0,09677 € | 0,13464 € | 0,07078 € | 0,10345 € |
| Prix par kWh fourchette basse (en €/kWh) | 0,09362 € | 0,13086 € | 0,06342 € | 0,09462 € |
| Prix par kWh fourchette haute (en €/kWh) | 0,10352 € | 0,14274 € | 0,08559 € | 0,12123 € |
À noter que ces prix repères ne constituent pas des offres réelles, mais un indice public de référence. Les offres commerciales peuvent être plus ou moins favorables. Depuis la suppression des TRVG en 2023, la structure du marché impose davantage de variabilité et de différence entre fournisseurs de gaz.
Alors, le prix du gaz pourrait-il baisser en 2026 ?
Même si un recul modeste des prix du gaz en 2026 n’est pas impossible, notamment dans un contexte de demande faible ou de surabondance, une baisse marquée semble peu probable. Le scénario le plus plausible est celui d’une stabilité à un niveau élevé, avec des fluctuations modérées selon les mois et les conditions climatiques.
Pour les consommateurs, cela implique que les marges de manœuvre pour profiter d’une baisse seront limitées : mieux vaut anticiper des offres compétitives (prix fixes, forfaits) et surveiller les contrats commerciaux, plutôt que compter sur une forte diminution généralisée de votre facture.
Scénario principal : stabilisation ou légère remontée des prix du gaz en 2026
En effet, à ce jour, la probabilité la plus forte reste que les prix du gaz en France se stabilisent à un niveau élevé, voire connaissent une légère remontée en 2026. Plusieurs arguments convergent vers cette hypothèse :
- Le marché international, dont la France dépend, montre des signes de remontée des prix pour les années à venir.
- Les coûts fixes (logistique, transport, amortissement, charges réglementaires) offrent peu de marge pour des baisses importantes.
- Les charges de service public continueront de peser sur la facture, limitant la capacité de marge des fournisseurs à répercuter toute baisse de coût global.
- Le marché dérégulé et les stratégies tarifaires des fournisseurs peuvent limiter la transmission directe d’un éventuel recul des coûts vers le consommateur.
Scénarios favorables à une baisse du prix du gaz en 2026
Toutefois, un certain nombre de conditions pourraient permettre une modération, voire une baisse modeste :
- Surplus de production : si la production (notamment de GNL, gaz non conventionnel) dépasse largement la demande, cela pourrait exercer une pression baissière.
- Hiver doux : si la demande pour le chauffage reste faible due à un hiver pas trop froid, cela pourrait réduire les pics saisonniers et lisser les prix.
- Politiques de soutien ou subventions : l’État pourrait décider d’étaler les charges ou de compenser partiellement les coûts pour alléger les factures (mais cela ne diminuera pas le coût réel du gaz).
- Innovations techniques : une baisse des coûts de transport, de meilleurs contrats d’importation, ou la diversification des sources (biométhane, interconnexions) pourraient alléger le coût final.
Pour le moment, si les prix restent stables, c’est avant tout grâce au remplissage des stocks de gaz.
Passer par un courtier en énergie pour sécuriser sa facture de gaz professionnel
Nul ne sait de quoi est fait demain. Dans un marché totalement dérégulé, les écarts de prix entre fournisseurs peuvent être importants, et les conditions contractuelles parfois complexes à comparer. Faire appel à un courtier en énergie permet aux entreprises de sécuriser leur budget gaz en bénéficiant d’une vision globale du marché, d’une mise en concurrence objective des offres et d’un accompagnement personnalisé dans la négociation. Un courtier en gaz professionnel, comme Opéra Energie, analyse les besoins de consommation, identifie les formules les plus adaptées (prix fixe, indexé ou offre à clics) et aide à sécuriser un contrat au bon moment, avant toute remontée des prix. Pour comparer directement les offres de gaz professionnel et trouver la meilleure option pour votre entreprise, vous pouvez également utiliser notre comparateur gaz naturel pro. Une démarche particulièrement pertinente à l’approche de 2026.
Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.
Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.