Si elles sont nombreuses à vouloir limiter leur impact sur la planète ainsi que leur consommation d’énergie, il n’est pas toujours simple pour les entreprises de se lancer. Des travaux de performance énergétique peuvent être entrepris, tout comme la mise en place d’écogestes… Reste qu’il est essentiel de pouvoir mesurer, quantifier les économies d’énergie réalisées une fois ces actions mises en place. C’est là tout l’intérêt du protocole IPMVP, qui va mener une analyse énergétique du bâtiment en prenant en compte plusieurs éléments grâce à des comparaisons.

Définition de l’IPMVP

IPMVP veut dire International Performance Measurement and Verification Protocol. En Français, cela se traduit par Protocole International de Mesure et Vérification de la Performance (PIMVP). Il s’agit d’un protocole mis en place par l’EVO en 1997, l’Efficient Valuation Organization. Le protocole est aujourd’hui une référence internationale.

L’objectif ? Pouvoir mesurer les économies d’énergie réalisées. Un outil intéressant pour évaluer son impact sur l’environnement mais aussi les résultats des actions/outils d’amélioration de performance énergétique mis en place dans l’entreprise. Le coût de ces derniers et les gains énergétiques peuvent donc être mis en lumière, pour évaluer le retour sur investissement.

Ce n’est pas un protocole obligatoire pour les entreprises et les professionnels; toutefois il offre de nombreux avantages.

A quoi sert le PIMVP ?

Grâce au protocole PIMVP, il est possible d’établir un Plan de Mesure et Vérification (PMV). Ce dernier va décrire la méthode qui sera utilisée pour la mesure de la performance énergétique d’un bâtiment. Il s’effectue en treize étapes.

Le PIMVP est également très utilisé pour mesurer les économies d’énergie réalisées suite à la mise en place d’un Contrat de Performance Énergétique (CPE) ou d’un système d’energy management.

Fonctionnement de l’IPMVP

Le fonctionnement de l’IPMVP repose sur le calcul de la consommation d’énergie. Si le professionnel a mis en place des mesures servant à réduire ses consommations énergétiques, il faut donc pouvoir comparer deux périodes  :

  • Une période de référence. Il s’agit d’une période de référence, qui va servir à la comparaison. Des données de consommation des bâtiments vont être récoltées et analysées.
  • Une période de suivi. Une fois que des actions pour améliorer la performance énergétique sont mises en place (réalisation de travaux de rénovation énergétique, GTB/GTC, écogestes…), la consommation d’énergie est une nouvelle fois mesurée pendant une période donnée.

Grâce à la comparaison avec les éléments regroupés pendant la période de référence, une comparaison peut être effectuée. Cela permet de déduire les économies d’énergies réalisées suite à la mise en place du plan d’action.

Plusieurs éléments particuliers peuvent être pris en compte dans les mesures et le calcul :

  • des variables périodiques (comme les saisons, les températures ou horaires d’ouverture du bâtiment) ;
  • des variables non périodiques comme les caractéristiques de la bâtisse ou encore ses équipements.

Bon à savoir

Ce protocole n’est pas simplement un outil automatisé qui calcule les économies d’énergies. C’est une solution qui s’adapte aux objectifs et à la consommation énergétique de chaque entreprise.

C’est pourquoi il inclut différentes options qui répondent à des exigences et à des besoins différents.

Les différentes options du PIMVP

Afin de mesurer au mieux les économies d’énergie réalisées, plusieurs options peuvent être choisies par le professionnel ou l’entreprise. Leur coût peut différer, tout comme leur précision. Ces deux premières options sont liées à la méthode d’isolement des actions à améliorer l’efficacité énergétique de l’entreprise, soit un suivi isolé de chaque système (juste l’éclairage ou juste une pièce par exemple). Les options 3 et 4 sont liées à un suivi plus global, une étude énergétique de l’ensemble du bâtiment.

Option 1

Fréquemment utilisée dans les domaines de l’industrie et des bâtiments tertiaires, cette option permet la mesure des actions de performance énergétique. Il s’agit d’une option plus large, qui prend en compte les principaux paramètres mais utilise des estimations pour les variables.

Option 2

Elle est proche de l’option 1 mais ne laisse pas la place aux estimations. Là, tous les paramètres sont mesurés et pris en compte. Il s’agit donc d’une option plus coûteuse mais plus précise.

Option 3

Il s’agit d’une des options les plus utilisées. Le principe est le même que pour les deux options précédentes, avec une comparaison avant/après le ou les actions de performance énergétique. Mais cette fois, c’est le bâtiment dans sa globalité qui est pris en compte. Les données apportées par les fournisseurs d’électricité ou de gaz peuvent être ajoutées au calcul.

Option 4

Il s’agit d’une simulation de la consommation énergétique du site. Une méthode particulièrement utile en l’absence de données, pour des bâtiments neufs ou lors d’une rénovation très importante. Ce sont des logiciels qui entrent en œuvre pour les calculs.

La certification IPMVP

Se lancer dans la réduction de la consommation d’énergie n’est pas simple pour les entreprises. Cela peut demander d’importants changements et de gros investissements. Pas question donc de se fier à « n’importe qui ». Il est nécessaire de pouvoir s’appuyer sur des professionnels fiables et compétents pour la mise en place du protocole PIMVP, qui doivent être reconnus et avoir obtenu une certification, comme le CMVP (Certified measurement verification professionnal) qui est notamment délivrée par EVO.

Ce genre de certification énergétique est très demandé voire exigé lors d’appels d’offre dans le domaine de la rénovation énergétique.

Caroline Dusanter
Caroline Dusanter

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.