Consommer moins et produire autant. Le concept d’efficacité énergétique se trouve au cœur de chaque mesure prise par l’Europe et la France pour réduire la consommation d’énergie des équipements aussi bien que des bâtiments. À quoi correspond exactement l’efficacité énergétique ? Quels leviers permettent de l’améliorer dans chaque secteur ? À quelles aides prétendre pour gagner en efficience énergétique ?

 

Qu’est-ce que l’efficacité énergétique ?

Composante clé de la performance énergétique, l’efficacité énergétique, ou efficience énergétique d’un système, se définit mathématiquement par le rapport entre :

  • l’énergie consommée pour fournir le travail attendu ;
  • l’énergie utile produite pour alimenter le système.

Pour obtenir l’efficacité énergétique en pourcentage, le résultat doit être multiplié par 100.

Pour améliorer l’efficience énergétique d’un système, il doit être optimisé de manière à consommer moins pour produire le même niveau de service. Le concept s’applique aussi bien à une ampoule, à une voiture qu’à un bâtiment.

L’efficacité énergétique peut se matérialiser sur les équipements sous forme d’une étiquette énergie (A+++ à G). Notation que l’on retrouve également avec le diagnostic de performance énergétique (DPE).

À titre d’information, l’efficacité énergétique se transcrit plus spécifiquement avec le coefficient de performance (COP) pour un chauffage et avec le coefficient d’efficacité énergétique (EER) pour les équipements de production de froid.

Différences entre efficacité énergétique, économies d’énergie et performance énergétique

Une meilleure efficacité énergétique permet de consommer moins d’énergie pour produire exactement le même résultat. A contrario, réaliser des économies d’énergie consiste à consommer moins, mais sans garantie de fournir le même résultat. Ainsi, un bâtiment doit économiser de l’énergie tout en améliorant son efficacité énergétique. La performance énergétique présente une portée plus globale en intégrant l’efficacité énergétique ainsi que les conditions d’exploitation et le comportement utilisateur.

À quels enjeux répond l’amélioration de l’efficacité énergétique ?

Consommer moins d’énergie sans perdre en confort ou en qualité de service est un objectif commun à tous.

L’Europe et la France ont pour ambition de réduire de 30 % la consommation d’énergie fossile d’ici 2030 et de 50 % d’ici à l’horizon 2050 d’après la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte.

Pour y parvenir, tous les secteurs d’activité sont mobilisés et invités à :

  • décarboner leurs activités au profit de l’utilisation des énergies renouvelables ;
  • isoler le parc immobilier afin de réduire les déperditions thermiques entrainant une surconsommation d’énergie et d’importantes émissions de gaz à effet de serre ;
  • écoconcevoir des produits dans tous les domaines dont l’efficacité énergétique sera optimisée ;
  • étiqueter les équipements afin de sensibiliser les consommateurs à l’achat responsable de produits plus efficients ;
  • encourager les particuliers et les professionnels à rénover leurs bâtiments, grâce à la mise en place de dispositif d’aide comme les certificats d’économies d’énergie (CEE).

Chaque secteur d’activité a la responsabilité de trouver comment améliorer son efficacité énergétique pour gagner en compétitivité et en résilience tout en contribuant aux objectifs nationaux et européens.

Pour y parvenir, la mise en place d’un système de management de l’énergie ou l’implication dans une procédure de labélisation peut aider à accélérer cette phase de transition énergétique.

Comprendre la notion d’efficacité énergétique passive et active

Depuis l’ascenseur d’une copropriété jusqu’à l’optimisation de la chaine de fabrication d’une industrie, l’optimisation de l’efficience énergétique d’un bâtiment passe par de multiples opérations. C’est l’efficacité énergétique passive. Pour aller plus loin, on peut intégrer des systèmes de domotique et de gestion technique du bâtiment (GTB) pour suivre les performances du bâtiment et optimiser davantage les systèmes à long terme. C’est l’efficacité énergétique active.

Quels sont les avantages de l’efficacité énergétique pour une organisation ?

Optimiser l’efficacité énergétique présente des atouts pour tous les systèmes et tous les secteurs.

Les atouts de l’efficacité énergétique dans le tertiaire

Une meilleure efficacité énergétique pour le tertiaire contribue à :

  • réduire les coûts opérationnels ;
  • optimiser le confort des occupants ;
  • augmenter la productivité ;
  • valoriser les bâtiments ;
  • réduire l’empreinte carbone du bâtiment ;
  • assurer la conformité réglementaire de l’exploitation, notamment vis-à-vis du décret tertiaire ;
  • améliorer l’image de marque ;
  • attirer des locataires et des investisseurs grâce à des performances énergétiques optimisées.

Les bénéfices de l’efficacité énergétique dans l’industrie

En comparaison du tertiaire, l’industrie bénéficie des mêmes avantages à optimiser son efficience énergétique.

Toutefois, les particularités de ce secteur font qu’une meilleure efficacité énergétique dans l’industrie permet aussi de :

  • gagner en compétitivité avec des coûts de production réduits ;
  • améliorer la production à travers l’optimisation des procédés et l’isolation des points singuliers qui réduisent les pertes d’énergie pour une plus grande productivité ;
  • réduire les risques de pannes et les coûts d’entretien grâce à la maintenance prédictive et à la mise en place de système de récupération de chaleur ;
  • se conformer aux exigences du dispositif éco-énergie tertiaire (DEET) et du décret BACS.

Les avantages de l’efficacité énergétique en copropriété

Une meilleure efficacité énergétique en copropriété réduit le montant des charges en diminuant la consommation globale d’énergie des équipements communs.

En outre, les travaux d’isolation thermique et l’installation d’équipements performants améliorent le confort des occupants, tout en valorisant l’immeuble. La copropriété devient plus attractive pour les acheteurs et les locataires.

Enfin, des aides financières comme MaPrimeRénov’ facilitent le financement des travaux pour bénéficier des atouts de l’efficacité énergétique à moindres coûts.

Et l’efficacité énergétique dans les transports

L’électrification des flottes de véhicules réduit les dépenses en carburants fossiles et les émissions de polluants. De plus, les systèmes de gestion intelligente du trafic réduisent les temps de trajet et la consommation de carburant pour une plus grande efficacité opérationnelle. À l’échelle du territoire, les transports en commun électriques sont plus abordables et impactent moins la qualité de l’air, tandis que l’installation de bornes de recharge facilite la transition de tous vers des modes de transport plus durables.

Comment intégrer l’efficacité énergétique dans le tertiaire ?

Chaque secteur d’activité peut trouver des pistes intéressantes pour rendre son exploitation ou son bâtiment plus efficient. En outre, le contexte réglementaire et les initiatives nationales contribuent à encourager chaque acteur du territoire à prendre les mesures qui s’imposent.

Le contexte réglementaire

En France, le décret tertiaire impose des réductions obligatoires de la consommation d’énergie des bâtiments tertiaires.

Inscrit dans la cadre de la loi ÉLAN, ce décret vise une diminution progressive de la consommation énergétique de :

  • 40 % d’ici 2030 ;
  • 50 % d’ici 2040 ;
  • 60 % d’ici 2050 par rapport à 2010.

Pour atteindre ces objectifs, les acteurs du tertiaire doivent améliorer l’efficacité énergétique de leurs bâtiments.

Les actions engagées par la France

La France a mis en place plusieurs initiatives pour contrôler l’amélioration de l’efficacité énergétique dans le tertiaire, notamment à travers la plateforme OPERAT qui collecte les données de consommations de tous les assujettis au décret tertiaire.

En outre, des dispositifs d’aides financières encouragent les professionnels à consommer moins d’énergie :

  • les CEE avec une liste d’opérations de rénovation éligibles à des primes énergies ;
  • le tremplin pour la transition écologique des PME de l’ADEME ;
  • les prêts verts Bpifrance et ADEME ;
  • les aides fiscales, comme le crédit d’impôt pour la rénovation énergétique des bâtiments tertiaires.

Les mesures à prendre en tant qu’acteur du bâtiment

Les acteurs du tertiaire peuvent commencer par réaliser un audit énergétique qui leur permettra d’identifier les forces et les faiblesses de leurs bâtiments.

Souvent, l’isolation représente une des mesures incontournables de l’amélioration de l’efficacité énergétique d’un bâtiment, conjointement à l’optimisation des techniques et à la mise en place d’un système de gestion de l’énergie.

En outre, la sensibilisation des occupants à des pratiques écoresponsables et à l’utilisation de sources d’énergie renouvelables sont indispensables pour atteindre les objectifs de décarbonation dans le tertiaire.

Concilier efficacité énergétique et sobriété énergétique

Concilier efficacité énergétique et sobriété énergétique implique d’optimiser l’utilisation des ressources tout en réduisant la demande globale. L’efficacité énergétique améliore les performances des équipements et des systèmes pour réduire les pertes d’énergie, mais la sobriété énergétique encourage des comportements responsables pour limiter les usages superflus. Ensemble, ces approches réduisent de façon globale les consommations énergétiques et les émissions de CO2.

Comment améliorer l’efficacité énergétique dans l’industrie ?

L’industrie utilise 19 % de l’énergie finale consommée sur le territoire, ce qui en fait le troisième plus gros consommateur d’énergie après le secteur résidentiel et les transports.

Le contexte réglementaire

En matière d’efficacité énergétique, les industriels doivent répondre aux obligations de la directive européenne 2003/87/CE qui établit un système d’échange de quotas d’émissions dans l’Union européenne.

Ils doivent aussi se conformer aux exigences de la loi n° 2013-619 du 16 juillet 2013 qui rend l’audit énergétique industriel obligatoire pour les plus grandes entreprises.

En outre, la directive sur l’efficacité énergétique de 2023 sera bientôt traduite en droit français et modifiera les critères d’assujettissement à l’audit énergétique. Les consommations primeront alors sur l’effectif ou le chiffre d’affaires.

Les actions engagées par la France

Pour encourager une plus grande efficacité énergétique dans l’industrie, des dispositifs d’aides comme les CEE, le PACTE Industrie ou différents appels à projets sont mis en place.

Les industriels peuvent ainsi investir dans leur efficience énergétique à un coût modéré et en privilégiant les actions présentant le meilleur retour sur investissement.

Les mesures à prendre en tant qu’industriel

En tant qu’industriel, les mesures à prendre spécifiques au secteur incluent :

  • l’isolation des points singuliers ;
  • le calorifugeage ;
  • l’adoption de systèmes de récupération de chaleur ;
  • l’optimisation des procédés industriels.

La mise en place de systèmes de gestion de l’énergie et la maintenance prédictive des équipements sont également indispensables pour réduire les consommations d’énergie.

Comment améliorer l’efficacité énergétique d’une copropriété ?

En 2022, 5,2 millions de logements, soit 17 % du parc de résidences principales, sont des passoires énergétiques de classes d’énergie F et G selon le DPE. À cela s’ajoute 55 % de résidences secondaires et de logements vacants classés E, F et G. On dénombre ainsi un million de copropriétés énergivores pour un total de 10 millions d’appartements.

Le contexte réglementaire

La réglementation thermique 2012 (RT 2012) et la réglementation environnementale 2020 (RE 2020) imposent des exigences strictes en matière de performance énergétique, de consommation d’énergie primaire et d’émissions de gaz à effet de serre pour les constructions.

Pour des copropriétés plus efficientes, la loi climat et résilience généralise peu à peu l’obligation d’établir un projet de plan pluriannuel de travaux (PPPT) en copropriété sur base de la réalisation d’un diagnostic technique global (DTG).

Les actions engagées par la France

Pour soutenir une plus grande efficience énergétique en copropriété, la France a mis en place des aides financières comme MaPrimeRénov’, les certificats d’économies d’énergie et l’éco-PTZ pour soutenir les travaux de rénovation énergétique.

Des campagnes de sensibilisation et les obligations réglementaires encouragent les copropriétés à améliorer leur immeuble au cours des années à venir.

Les mesures à prendre en immeuble collectif

Pour rénover une copropriété qui accuse de fortes déperditions énergétiques, la réalisation d’un audit énergétique est une étape indispensable. Cette étude répond aux impératifs de la loi et représente un outil d’aide à la décision pour le syndicat de copropriétaires.

Une attention particulière sera apportée à l’isolation du bâtiment et à son système de chauffe pour consommer moins d’énergie et gagner en confort.

Le remplacement des menuiseries, la mise en place d’une ventilation efficace et bien sûr la sensibilisation des résidents aux bonnes pratiques de sobriété énergétique s’imposent pour optimiser davantage l’efficacité énergétique de l’immeuble.

Zoom sur l’efficacité énergétique saisonnière

L’efficacité énergétique saisonnière mesure la performance énergétique d’un système de chauffage ou de climatisation sur une année en prenant en compte les variations saisonnières. Elle évalue l’efficacité réelle en conditions réelles d’utilisation, contrairement aux mesures statiques pour obtenir une vision plus précise des économies d’énergie potentielles.

Pourquoi se faire accompagner dans l’amélioration de l’efficacité énergétique de sa structure ?

Les entreprises, les industriels et les copropriétés bénéficient d’un soutien indispensable en faisant appel à un professionnel pour les guider dans les mesures à prendre pour optimiser l’efficacité énergétique de leurs bâtiments.

En outre, la réalisation préalable d’un audit énergétique par un diagnostiqueur certifié s’impose pour définir des scénarios de travaux cohérents en fonction des impératifs de chaque secteur.

En faisant appel à Opéra Énergie, les acteurs du bâtiment profitent d’une aide globale à travers :

  • l’optimisation de leur contrat d’énergie ;
  • la mise en relation avec des artisans à l’expertise reconnue ;
  • l’accompagnement dans l’obtention d’aides comme les primes énergie des CEE.
Alexandre Stoecklin
Alexandra Stoecklin

Diplômée d'un master en environnement, Alexandra a exercé pendant quinze ans dans des bureaux d'études techniques.

Depuis 4 ans, elle est rédactrice web spécialisée sur les sujets liés à l'énergie et l'environnement. Passionnée par les enjeux de la transition énergétique, elle associe sa plume à son expertise pour rédiger des contenus qui répondent aux enjeux des entreprises.