Mode de facturation électricité pour les entreprises : consommation estimée ou réelle ?
Lors de la souscription d’un contrat d’électricité pour un professionnel, des questions de trésorerie entrent évidemment en compte, notamment celle relative au mode de facturation qui convient le mieux à votre entreprise. Vaut-il mieux se baser sur une consommation estimée ou faut-il lui préférer la consommation réelle ? Opéra Energie vous explique les modes de facturation de l’électricité pour les pros en détail.
Facturation de sa consommation d’électricité pro : définition
Le mode de facturation de l’électricité pour une entreprise correspond au mode de calcul utilisé par le fournisseur pour établir la facture. En cela, il diffère du mode de paiement (carte bleu, chèque, prélèvement bancaire, etc.). En France, pour les professionnels, il existe deux modes de facturation :
- L’un se basant sur la consommation estimée ;
- L’autre sur la consommation réelle.
Facture sur la consommation estimée ou facture sur la consommation réelle : que choisir ?
Qu’est-ce qu’une facture d’électricité estimée ?
Comme son nom l’indique, une facture dite « estimée » est établie sur la base d’une estimation annuelle de votre consommation d’électricité. En quelque sorte, l’électricité payée n’est pas celle mesurée par votre compteur électrique.
Pour estimer la consommation de l’entreprise sur l’année, il est possible de prendre en compte :
- Les consommations des années précédentes ;
- La sommes des kWh consommés par les équipements nécessaires au bon fonctionnement de votre société.
Entre également dans le calcul d’autres paramètres, comme l’évolution des prix de l’électricité (production, acheminement et taxes) ainsi que les conditions climatiques puisque les vagues de froids ou les grandes chaleurs entrainent des pics de consommation ou encore l’isolation et la surface du bâtiment concerné.
En pratique, les paiements sont fixes et mensualisés sur 11 mois. Le douzième mois vous recevrez une facture de régularisation suite à la relève du compteur. Si vous avez consommé moins que prévu, le fournisseur vous rembourse le trop-perçu. En revanche, si vous avez consommé plus, il faudra vous acquitter de payer le supplément.
L’avantage de ce mode de facturation pro est de pouvoir prévoir un budget mensuel énergie chaque mois. En revanche, si l’estimation n’a pas été correctement faite, difficile de prévoir les dépassements le 12ème mois du contrat.
Qu’est-ce qu’une facture d’électricité pro établie au réel ?
La facturation au réel permet à l’entreprise de payer tous les mois ou tous les deux mois l’électricité réellement consommée par ses équipes et locaux professionnels. L’usager doit donc relever régulièrement son compteur et transmettre les chiffres à son fournisseur d’électricité. La relève est même facilitée pour les entreprises bénéficiant d’un compteur communiquant Linky qui envoie directement les informations à votre opérateur.
La facture varie donc tous les mois et peut atteindre certains sommets en hiver ou en été. Mais cet inconvénient est compensé par d’autres avantages. En effet, grâce à ce mode de consommation, le client peut avoir un meilleur suivi de sa consommation. Cela peut l’inciter à changer un peu ses habitudes de consommations pour réaliser des économies d’énergie et faire baisser ses factures. Il s’évite également des problèmes de trésorerie et de litige le 12ème mois, lors de l’arrivée de la facture de régularisation.
Finalement, on s’aperçoit qu’il n’y pas vraiment de meilleur mode de facturation. Les deux modes de facturation de l’électricité pour les professionnels présentent des côtés positifs comme négatifs. Certaines entreprises préféreront payer la même somme tous les mois et rattraper les irrégularités de consommation le dernier mois quand d’autres sont plus flexibles sur les paiements.
Pour savoir vers quel mode de facturation vous tourner, pensez à en discuter avec le ou la comptable de votre entreprise. Il saura vous aiguiller sur le choix à prendre.
Le mode de facturation d’entreprise et options tarifaires : quelles différences ?
Artisans, TPE, PME : quelles options tarifaires ?
La facture d’électricité est souvent un document peu compris. De nombreuses informations y apparaissent, notamment la mention de votre mode de facturation pro (estimation ou réelle) mais aussi l’option tarifaire. Le choix de l’option tarifaire détermine le prix du kWh d’électricité que vous paierez. En France, il en existe deux pour les clients professionnels disposant d’un compteur d’une puissance inférieure à 36 kVA:
- L’option base : le prix du kWh reste fixe tout le temps ;
- L’option heures pleines / heures creuses : le prix du kWh d’électricité varie selon les heures de la journée.
L’option heures pleines / heures creuses pratique un tarif très intéressant du kWh 8 heures par jour. Si vous avez une activité permettant de faire fonctionner le chauffe-eau, les machines, ordinateurs ou autres équipements de votre entreprise sur les heures creuses alors cette option est plus indiquée. En revanche, si plus de 40% de vos consommations sont en heures pleines, privilégiez plutôt l’option base.
Grandes entreprises, syndics, industries : quelles options tarifaires ?
Les options tarifaires ne sont pas les mêmes pour les consommateurs professionnels nécessitant une puissance de compteur supérieure à 36 kVA, les anciens clients du tarif jaune ou tarif vert d’EDF. Pour eux, il existe différentes options horosaisonnalisées :
- L’option base ;
- L’option Effacement jour de pointe (EJP) ;
- Les options propres à chaque fournisseur.
L’option base est très différente de celle pratiquée pour les clients plus petits. En effet, le prix du kWh varie en fonction des périodes de l’année. Elle inclut généralement différents postes horosaisonniers :
- Les Heures Creuses d’Eté (HCE) ;
- Les Heures Pleines d’Eté (HPE) ;
- Les Heures Creuses d’Hiver (HCH) ;
- Les Heures Pleines d’Hiver (HPH) ;
- Les Heures de Pointe (uniquement en Longue Utilisation).
La variante EJP qui comporte également différents postes horosaisonniers :
- Les Heures Creuses d’Eté (HCE);
- Les Heures Pleines d’Eté (HPE) ;
- Les Heures d’Hiver (HH) ;
- Les Heures de Pointe Mobile (PM).
D’autres fournisseurs proposent des options propres à eux, plus flexibles. C’est par exemple le cas de TotalEnergies qui offre à ses clients un prix fixe ou un prix market access où le consommateur achète son électricité en bourse.
En fonction de l’utilisation de l’électricité dans votre entreprise, l’un ou l’autre des tarifs peut vous correspondre. Pour savoir quel est le tarif le plus adapté à votre entreprise, n’hésitez pas à utiliser un comparateur d’électricité. Cet outil pourra vous renseigner sur l’option à prendre, le mode de facturation d’électricité professionnel à choisir et sur les fournisseurs les moins chers pour vos locaux.
Mode de facturation pro : bien comprendre ma facture d’électricité
La plupart des litiges dus au mode de facturation avec les fournisseurs sont souvent causés par une incompréhension des informations présentes sur la facture. En effet, l’organisation des éléments qui constituent la facture ainsi que certaines appellations varient d’un fournisseur à l’autre. Pourtant, certaines mentions sont obligatoires. Découvrons les ensembles.
Quelles informations retrouve-t-on sur la facture d’électricité ?
Les mentions légales sur la facture d’électricité sont nombreuses. On y trouve :
- Le nom de l’entreprise titulaire du contrat et l’adresse de facturation ;
- Le numéro client ou de contrat ;
- L’adresse de livraison de l’électricité ;
- Le point de livaison (PDL), parfois appelé point de référence mesure (PRM) ;
- Le mode de facturation et l’option tarifaire ;
- La consommation d’électricité en kWh.
- Le montant de la facture.
Le montant de la facture est d’ailleurs très détaillé, souvent sur plusieurs lignes. Ce dernier est déterminé par trois variables : le prix de l’abonnement et du kWh mais aussi par les taxes sur l’électricité (TVA, CSPE, etc.) et les frais d’acheminements (TURPE). C’est pourquoi, pour bien comprendre les hausses et les baisses sur sa facture d’électricité, il convient souvent de regarder les lignes liées aux taxes et à l’acheminement. En effet, l’augmentation des tarifs n’est pas forcément due à votre fournisseur.