La puissance souscrite correspond à la puissance maximale qu’un compteur peut soutirer en fonction de l’abonnement choisi. Souscrire à la bonne puissance électrique n’est pas toujours une chose simple. Comment choisir une puissance souscrite adaptée à ses besoins ? Comment trouver un équilibre entre le coût de l’abonnement et les dépassements de puissance ?

Puissance souscrite de quoi parle-t-on ?

Puissance souscrite

La puissance d’un compteur électrique représente la puissance maximale qu’un compteur peut délivrer à un instant T. Elle est exprimée en kilovoltampère, kVA. Elle dépend de l’abonnement choisi.

Puissance souscrite : comment bien la choisir ?

Pour un professionnel, souscrire à la bonne puissance est essentiel, tant pour le maintien de son activité que pour ses finances. Il est donc important de bien y faire attention lors de son choix de contrat d’énergie.

Pour cela, il faut estimer ses besoins, pour ne pas souscrire à une puissance souscrite trop faible qui pourrait faire disjoncter le compteur ou générer des frais supplémentaires.

Au contraire, une puissance souscrite trop élevée entraînera un abonnement plus cher. Plusieurs éléments peuvent être pris en compte pour choisir la puissance adéquate, notamment les appareils électriques utilisés, le mode de chauffage ou la surface. Un changement de puissance est possible pour son compteur.

Un abonnement électrique plus cher

Une puissance souscrite trop importante se traduit par un abonnement plus cher à l’électricité. Il est donc conseillé de bien faire le point sur les besoins en énergie de son entreprise pour éviter de souscrire inutilement une puissance trop importante.

Des risques de disjonction

A l’inverse, souscrire à une puissance trop faible peut faire disjoncter votre compteur de manière régulière, ce qui peut empêcher une activité normale. C’est notamment le cas pour les compteurs de moins de 36 kVA, les profils tarifs bleus.

Puissance souscrite : le dépassement de puissance

Selon les profils, les dépassements de puissance peuvent également être facturés. Au contraire, souscrire à une puissance trop élevée aura un coût inutile car l’abonnement sera plus cher. Car plus la puissance est élevée, plus le prix de l’abonnement sera élevé. Une dépense qui sera donc inutile… Pour certains professionnels dont la puissance de compteur est élevée, un dépassement de puissance peut impliquer l’application de pénalités financières

Souscrire à la bonne puissance : les différents profils de consommation

En fonction de sa consommation électrique, différents segments existent :

  • C5 (Puissance de compteur inférieure ou égale à 36 kVA) ;
  • C4 (Puissance de compteur comprise entre 37 et 250 kVA) ;
  • C3 (Puissance de compteur inférieure ou égale à 250 kVA) ;
  • C2 (Puissance de compteur supérieure à 250 kVA) ;
  • et C1, soit les contrats CARD ou CART (gérés par le gestionnaire de réseau de distribution d’électricité ou le gestionnaire du réseau de transport électrique).

Pour ces derniers, un second contrat doit être signé avec un fournisseur énergétique.

Le segment C5 est l’ex tarif Bleu, le C4 l’ex tarif jaune et le C3 et C2 l’ex tarif vert. Des noms qui tendent à disparaître avec la fin des tarifs réglementés de vente (TRV).

Comment définir la bonne puissance de compteur ?

En fonction de son activité, chaque professionnel a des besoins électriques différents. Plusieurs éléments doivent être pris en compte pour définir la puissance dont une entreprise ou une copropriété a besoin :

  • les appareils électriques utilisés (machines, appareils de cuisson…) ;
  • la superficie et le mode de chauffage (électrique ou autre) ;
  • le nombre d’occupants et les heures d’occupation ;
  • La qualité de l’isolation.

Il est possible de trouver la puissance de son compteur de plusieurs façons :

  • en analysant sa dernière facture ;
  • où directement sur son compteur communicant (compteur Linky ou compteur PME-PMI) qui l’affiche sur son écran ;
  • par la mise en place d’un système de management de l’énergie, qui collecte les données de consommation d’électricité du bâtiment.

Changer la puissance de son compteur : comment faire ?

Changer la puissance de son compteur électrique n’est pas impossible. Il faut, pour cela, contacter son fournisseur énergétique qui se tournera vers ENEDIS (gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité) ou l’entreprise locale de distribution (ELD) dont dépend la structure.

Bon à savoir

La prestation sera différente si vous possédez un compteur Linky ou pas : dans ce cas, l’intervention pourra se faire à distance. Reste qu’il s’agit d’une opération payante, dont le montant est défini par ENEDIS. Le choix du fournisseur d’électricité n’a aucun impact.

Mais dans certains cas, une étude préalable doit être réalisée et nécessite l’intervention d’un technicien sur place. C’est par exemple le cas lors d’un passage d’un branchement monophasé au triphasé. Il faut également savoir qu’un changement de segment de consommation implique certains travaux : un changement de compteur et une possible intervention sur l’installation électrique. Le contrat de l’ancien segment doit être résilié et un nouveau souscrit.

Optimiser sa puissance électrique

Il est tout à fait possible d’optimiser sa puissance électrique. Comme indiqué précédemment, il est souhaitable de souscrire à la puissance la plus juste, pour ne pas surpayer sa facture mais aussi pour ne pas être dérangé dans son activité. Il faut aussi prendre en compte d’autres éléments et notamment la part des contributions qui peut varier en fonction de la puissance souscrite.

Bien choisir sa version tarifaire du TURPE

C’est notamment le cas du TURPE, le Tarif d’Utilisation du Réseau Public d’Électricité. Ce dernier est dû à Enedis et comprend une part variable en fonction de la quantité d’énergie soutirée et une part fixe liée à la puissance souscrite (abonnement). Il est possible de retrouver son montant sur votre facture d’électricité (ou sur votre contrat CART / CARD).

Le TURPE présente différentes versions tarifaires. Ces tarifs d’électricité sont adaptés à l’usage que les entreprises font de l’électricité, prenant en compte les différentes plages horaires et les saisons.

Les entreprises ayant des besoins constants et importants en électricité choisissent la version tarifaire dite « Longue Utilisation ». Pour cette version, l’abonnement est plus élevé, mais le prix du kWh est plus bas. Cela convient aux entreprises avec une consommation stable et importante toute l’année.

A l’inverse, les entreprises avec des pics de consommation saisonniers optent plutôt pour des versions tarifaires « Moyenne Utilisation » ou « Courte Utilisation ». Dans cette configuration, l’abonnement est moins élevé, mais le prix du kWh est plus haut. Cela s’adapte mieux aux entreprises qui consomment davantage d’électricité à certaines périodes de l’année.

Pour trouver la bonne version tarifaire, le mieux reste de se faire accompagner par un courtier en énergie, comme Opéra Energie.

Les options tarifaires

L’option tarifaire doit également être réfléchie. Il est possible d’opter pour des heures creuses / heures pleines, ou un contrat horosaisonnier. En fonction de ce qui est décidé, la part variable ainsi que le montant de la part fixe du TURPE peut varier.

Travaux d’efficacité énergétique et autoconsommation

Enfin, il est toujours possible de faire baisser sa facture énergétique en réduisant sa consommation, via l’utilisation d’énergies renouvelables par exemple (énergie solaire) ou encore des travaux de rénovation énergétique. Cela permet d’optimiser sa facture d’électricité sur le long terme.

Caroline Dusanter
Caroline Dusanter

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.