Panneau solaire triphasé : définition et avantages

Pour répondre aux besoins de leur activité, de nombreuses entreprises disposent d’un compteur triphasé. Celui-ci leur offre la possibilité de soutirer plus d’énergie au réseau à un instant T que le compteur monophasé. Comment cela influe-t-il sur le choix des panneaux photovoltaïques au moment de passer à l’autoconsommation ? Existe-t-il des panneaux solaires triphasés ? Quels avantages présentent-ils par rapport à une installation monophasée ?

Panneau solaire triphasé : de quoi parle-t-on ?

Un panneau solaire triphasé est un abus de langage, un raccourci. On parle de « panneau solaire triphasé » lorsque les panneaux photovoltaïques sont connectés à un onduleur triphasé. C’est possible lorsque vos locaux sont eux-mêmes raccordés au réseau d’Enedis par un branchement triphasé. C’est le cas lorsque le compteur présente plus de 18 kVA de puissance.

Dans une installation monophasée, on ne trouve qu’un seul circuit électrique. Dans une installation triphasée, la puissance est répartie en 3 sous-ensembles de puissance équivalente. Par exemple, si votre entreprise présente un abonnement à l’électricité de 24 kVA, elle dispose d’un trois sous circuits d’une puissance de 8 kVA chacun.

Compteur monophasé ou triphasé : comment faire la différence ?

Pour savoir si vous disposez d’un compteur triphasé ou monophasé dans vos locaux, il suffit de regarder le nombre de fils électriques de part et d’autres du compteur.

Sur un compteur monophasé, on trouve seulement deux fils. Un fil de phase (rouge ou bleu) et neutre (bleu). Sur le compteur triphasé, vous en trouverez 3. Cela vaut pour les compteurs connectés Linky mais aussi pour les anciens compteurs d’électricité.

Monophasé et triphasé : quel impact sur le fonctionnement du panneau solaire ?

Aucun. Comme le rappelle EDF ENR « Le fonctionnement d’un panneau solaire en monophasé ou en triphasé reste le même« . Le panneau capte les particules de lumières du soleil. Les cellules de silicium qui le composent, sous l’effet des photons, vont générer un courant continu. Celui-ci passe ensuite par un onduleur afin de pouvoir être injecté dans le réseau électrique.

C’est au niveau de l’onduleur que le fonctionnement diffère un peu. Un onduleur monophasé enverra la production d’électricité sur un seul circuit dans le bâtiment. À l’inverse, un onduleur triphasé va répartir la production sur les trois sous-circuits de l’installation.

Autoconsommation en entreprise : pourquoi raccorder un panneau solaire triphasé ?

L’onduleur triphasé permet de répartir la production d’électricité verte sur l’ensemble du bâtiment. En général, cela permet de faire coïncider plus justement production et consommation. Il peut augmenter son taux d’autoconsommation. De ce fait, le professionnel peut davantage réduire sa facture d’électricité.

À l’heure où les prix de l’électricité sont très élevés, il est souvent plus rentable de consommer au maximum sa production d’électricité solaire. En effet, on minimise ainsi l’achat d’énergie à un fournisseur.

Outre les économies réalisées, l’onduleur photovoltaïque triphasé peut également renforcer la sécurité électrique d’une entreprise ou d’une industrie. On peut le relier à des batteries de stockage. De cette manière, en cas de délestage ou de mesure d’effacement, la batterie pourra alimenter ponctuellement le site. Celui-ci ne sera pas obligé de se tourner vers des solutions pesant sur son bilan carbone, comme un groupe électrogène au fioul ou au diesel.

Peut-on bénéficier des aides au photovoltaïque avec une installation triphasée ?

Bien entendu ! À l’heure actuelle, il existe deux dispositifs majeurs d’aide au photovoltaïque :

• La prime à l’autoconsommation ;
• Le tarif d’achat.

La prime à l’autoconsommation

La prime à l’autoconsommation concerne les installations en toiture qui ont choisi l’autoconsommation avec vente du surplus. Versé sur 5 ans par EDF OA, son montant varie selon la puissance installée, selon les modalités suivantes :

• 430 € par kWc pour une centrale solaire d’une puissance inférieure ou égale à 3 kWc ;
• 320 € par kWc pour une installation d’une puissance comprise entre 3 kWc et 9 kWc ;
• 180 € par kWc pour une puissance entre 9 kWc à 36 kWc ;
• 90 € par kWc pour une installation d’une puissance entre 36 kWc et 100 kWc.

Le tarif de rachat

Dans une installation en autoconsommation, le surplus d’électricité non consommée peut être vendu pour générer un revenu passif. Le professionnel peut aussi faire le choix de vendre la totalité de sa production. Pour cela, il devra signer un contrat en obligation d’achat (OA solaire). Ces contrats proposent un prix fixés par l’Etat. Ils sont conclus pour 20 ans.

Caroline Dusanter

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.